Université de New York, Département d’études anciennes
Le colloque aura lieu le 3 décembre 2011
Le Conférencier sera le Professeur Daryn Lehoux (Université de Queen)
Pourquoi le chant d’un berger a-t-il un écho dans les montagnes? Qui est ce qui cause l’épilepsie ? Pourquoi le prêtre d’Héraklès à Kos porte-t-il des vêtements de femme ? Les sources gréco-romaines abondent en mythes des origines, et ils sont tout aussi importants dans la littérature de sagesse du Proche-Orient, dans les textes apocalyptiques et les récits bibliques. Ces textes disent les aitia (les causes) afin d’expliquer les noms, les rituels religieux, les institutions civiques, les phénomènes relevant de l’artisanat ou de la nature, ou encore des particularités relevant de la médecine. Les aitia sont une forme de connaissance collective, créée par la tradition et la mémoire vivante plutôt que par une enquête systématique. Mais parce qu’ils traitent de sujets couverts également par des sciences anciennes, comme l’histoire, la médecine ou la philosophie naturelle, les aitia sont situées à la jonction entre le domaine relevant du divin et celui relevant de la recherche scientifique. De tels textes narrant des causalités diffèrent aussi des récits historiques, dans la mesure où l’aition remplace la complexité de l’évolution diachronique par un seul instant transcendant de création.
L’étiologie est donc un locus important pour examiner l’intersection de la religion et de la mythologie avec les différentes formes de la pensée scientifique antique et ses modèles. Comment cette intersection est-elle définie, où réside-t-elle, et à quelles tensions (le cas échéant), donne-t-elle naissance à ce qui en découle culturellement ?
Puisque beaucoup d’aitia se rencontrent dans la Poésie, une approche littéraire de l’étiologie a traditionnellement prévalu. Cependant, les organisateurs de cette conférence affirment que l’étiologie est un sujet qui invite explicitement à une approche comparative et interdisciplinaire. L’échange entre ceux qui étudient la mythologie, la littérature et l’histoire intellectuelle, avec ceux qui étudient les sciences antiques, l’anthropologie et la culture matérielle peut améliorer considérablement notre compréhension de ce qu’étaient les aitia dans l’Antiquité.
Nous faisons appel à des communications provenant de tous les sous-domaines et les disciplines connexes (monde gréco-romain, Proche-Orient, religion judéo –chrétienne, littératures anciennes, étude de la culture matérielle etc. ) qui enquêtent sur des sujets ci-dessous, mais sans s’y limiter :
• conflit et co-existence entre l’explication scientifique et divine ; la question moderne de la relation entre la science, la religion et le monde naturel
• Temps étiologique vs temps historique
• Les fonctions socio-culturelles et politiques des aitia; la transmission des aitia; l’importance du partage des explications des origines; la critique antique de l’étiologie
• l’étiologie des cultes ; la signification religieuse des origines ; les vestiges matériels des cultes et de leurs aitia locales.
• les représentations artistiques des aitia; les aitia à propos de l’art ; les aitia des compétences
• les origines de l’étiologie; quelles questions convoquent les aitia; la crédibilité des aitia
• l’organisation des connaissances par le biais des aitia dans les sociétés orales et très analphabètes.
Les étudiants diplômés qui souhaitent présenter une communication à la conférence doivent soumettre un résumé intitulé de 300 mots ou moins à ancientaitia@gmail.com, au plus tard le 17 août 2011, mentionnant leurs nom, institution, coordonnées et le titre de leur résumé dans le corps de l’email.
Les notifications seront envoyées dans la première moitié de Septembre.
Les communications seront de 20 mn maximum, et des étudiants de NYU et du voisinage prépareront des réponses de 5 mn.
Les questions sur la conférence peuvent être adressées à Inger Kuin et Katia Kosova à la même adresse email.