Qu’est-ce qu’un theos ? La Grèce ancienne en comparaison. jeudi 4 nov. 2021, 9h-18 h, Paris

Journée d’étude : Qu’est-ce qu’un theos ? La Grèce ancienne en comparaison

Organisateurs : Claude Calame, Vinciane Pirenne-Delforge, Gabriella Pironti

Lieu : Collège de France, Salle 4

Inscription gratuite mais obligatoire (dans la limite des places disponibles) : manfred.lesgourgues @ college-de-france.fr

Programme 

  • 9h00 – Introduction par Gabriella Pironti (EPHE) et Vinciane Pirenne-Delforge (Collège de France)
  • 9h30 – Claude Calame (EHESS) : Au-delà de la « personne » et de la « puissance divine » : comment divinités et héros grecs sont-ils invoqués par mortelles et mortels ?
  • 10h15 – Thomas Galoppin (Toulouse/MAP), Francesco Massa (Fribourg) : Theoi et puissances divines à l’épreuve du comparatisme, dans le sillage des rencontres toulousaines en l’honneur de Jean-Pierre Vernant
  • 11h00 – Pause
  • 11h30 – Ilaria Calini (Hastec, EPHE) : Dieux-héros et rois-dieux dans les compositions littéraires de la Mésopotamie ancienne
  • 12h15 – John Scheid (Collège de France) : Numen, deus, diuus. La notion romaine de la divinité
  • 14h30 – Anna Angelini (Zürich) : Du super-corps du dieu trônant à l’invisibilité du dieu céleste : la représentation de Yhwh dans la Septante
  • 15h15 – Hélène Collard (Liège) : Dieux au figuré, ou comment l’image fait le dieu
  • 16h00 – Renaud Gagné (Cambridge) : « Tous les dieux. » Rituel, rhétorique et totalité divine
  • 16h45 – Pause
  • 17h15 – Table ronde avec la participation de Philippe Borgeaud (Genève), Jean-Jacques Glassner (CNRS), Charles Malamoud (EPHE), François de Polignac (EPHE).

« Nos archives débordent, regorgent, de puissances, de divinités, de dieux, des grands, des petits, des obèses, des obscènes, des terribles, des minables, de tout poil, de toutes couleurs, drôles, pitoyables, transcendants, ronds-de-cuir. Des dieux en pagaille, une population en pleine expansion. On en fabrique partout, sans cesse. » Ainsi Marcel Detienne introduisait-il, en 1988, un dossier comparatiste intitulé précisément : « Qu’est-ce qu’un dieu ? ». La question posée à cette occasion, ti theos ?,  trouve sa formulation indigène en Grèce ancienne dans un fragment de Pindare. Elle a été reprise en 2010 par Albert Henrichs qui y répondait en reconnaissant aux theoi helléniques trois caractéristiques fondamentales : l’immortalité, l’anthropomorphisme, le pouvoir.

Peut-on se contenter de cette réponse ou bien faut-il poursuivre le questionnement ? Dans l’historiographie de la définition du « dieu » envisagé en milieu polythéiste se profile en particulier la notion de « puissance divine », à la suite des travaux de Jean-Pierre Vernant et en contraste avec l’application généralisée de la notion de « personne » aux divinités du monde grec. Dans cette recherche sur la spécificité de la figure divine, il faut aussi tenir compte des études qui ont signalé depuis lors les limites de l’anthropomorphisme. Dans la volonté qui nous anime de reprendre l’interrogation de Pindare et de placer une fois encore le dieu, la déesse, les dieux, theos et deus, thea et dea, au centre d’une réflexion commune, la perspective comparative est double : définition par contraste avec la figure du héros et celle du mortel, et comparaison différentielle avec les dieux dans d’autres religions antiques, tout en tenant compte des formes discursives et iconographiques qui font apparaître une divinité comme telle. Il s’agira dès lors de faire le point sur les enquêtes récentes et d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur cette question cruciale pour l’histoire des religions antiques.

Les aventures étymologiques du terme « paroisse »

De la paroïkia (grec ancien) à la paroecia gérée par un parochus (bas-latin) : une migration terminologique entre ciel et terre avec un coup de théâtre !

par Marguerite Champeaux-Rousselot ( 2020-06-17)

Au cours de sept siècles de dérive terminologique marquée par l’usage approximatif du grec puis du bas-latin francisé, la notion de milieu de vie s’est cristallisée peu à peu en maison avant de désigner l’ensemble organisé d’une communauté ecclésiale.  
Ajoutons que le terme « paroisse » résulte de deux noms... d’où des surprises et des rebondissements.

Cet article est consacré à la naissance du terme « paroisse ». Par ailleurs, vous trouverez prochainement un document consacré à l’Histoire de la Paroisse elle-même (à partir du 1er s. jusqu’à aujourd’hui) .

Le terme grec paroikia  

Le terme paroisse vient originellement du nom commun grec π α ρ ο ι ́ κ ι α, (avec un kappa, κ, prononcé paroïkia) composé de ο ι ́ κ ι α qui désigne un lieu, la maison où la famille se rassemble, (d’où écologie économie, œcuménique etc.) et de παρα qui veut dire « auprès de, à côté de ».

Le verbe dérivé de ce nom π α ρ ο ι κ ε ι ̃ ν signifie demeurer auprès de ; séjourner dans un pays où on est un étranger.

Il a été employé dans la Septante qui traduit l’Ancien Testament de l’hébreu en grec,  pour désigner le fait qu’Abraham séjournait en Egypte ; un π α ́ ρ ο ι κ ο ς est proprement « celui qui habite à côté, près de » un étranger résidant ici, un voisin mais qui justement même dans une cité n’a pas droit de cité.

Le nom composé π α ρ ο ι ́ κ ι α a donc été d’abord employé pour signifier « la résidence ou le séjour dans un pays étranger », de durée plus ou moins longue.

Le sens spirituel du terme paroikia  : l’épître de Pierre   

Mais prenons d’abord la situation peu après la « disparition » de Jésus : par exemple dans les Actes des Apôtres.

Les disciples sont convoqués par les Juifs  dont ils se distinguent en enseignant et annonçant la Bonne nouvelle ( un seul  verbe  pour ces quatre mots :  «  euaggelizô »)  « tout le jour/chaque jour, dans le temple comme en privé  » [1] . Ils se distinguent d’eux  par leur esprit de liberté par rapport aux rites et n’hésitent pas à risquer d’être maltraités  pour cette liberté.  Ils se réunissaient en effet pour prier en groupe dans les maisons d’hommes et de femmes,  nous rapporte Paul : chez Lydia, Cornelius, Aquila et Priscille, à Éphèse etc.  

Ce «  toujours et partout », nous en avons un bon exemple dans l’épitre connue attribuée à Pierre (I Pierre, 2, 11). L’auteur  emploie en effet deux adjectifs qui concernent la place de certains étrangers  qui n’ont pas les droits d’autres habitants : la maison (oikia) d’un paroikos ne sera jamais que « voisine » ( para signifie «  à côté de » ) sans jamais être intégrée dans la cité, et celui qui séjourne dans un peuple ( dèmos)  sans en faire partie restera un parepidèmos, ( littt. «  à côté du peuple » ) : son séjour, fût-il long, ne lui permettra jamais de se fondre dans la communauté de ses habitants: ils seront toujours à côté (par- oikios et par-epi-dèmos) – deux situations souvent gênantes ou regrettables.

Or dans ce chapitre, l’auteur  prend le contre-pied de cette position et utilise la dimension symbolique des deux termes pour signaler la situation particulière du chrétien : certes les chrétiens ont leur maison dans leur peuple, mais leur maison  la plus essentielle n’est pas celle-ci ! Pierre sait s’adresser à des gens qui avaient tous les droits de vivre dans le monde et ont décidé… de devenir, quoique toujours en son sein, membres d’un autre Royaume vers lequel ils choisissent d’avancer. Il leur montre que désormais, à cause de ce choix,  ils sont des paroikos et des parepidèmos : « Vous par contre, race choisie, royale, communauté sacerdotale, nation sainte, peuple à conserver…, pas peuple jadis et maintenant peuple de Dieu, personnes qui n’ont pas obtenu miséricorde, et qui maintenant l’ont obtenue. Bien-aimés, je vous exhorte, vous, comme des résidents étrangers (paroikos) et des étrangers de passage (parepidèmos), à vous tenir loin des désirs charnels qui combattent contre l’âme ; en conservant belle votre conduite parmi les païens etc.  »  (I Pierre, 2, 11)  

Les disciples d’alors se sentaient donc comme appartenant à leur milieu et en même temps « à côté ». Ils se sentaient comme en séjour en pays étranger, leur patrie de cœur étant ailleurs, puisque fils ambitionnant d’être d’un autre Royaume ou de le mériter. (Mon Royaume n’est pas de ce monde…). Inquiétude et regret doivent faire place à la motivation et à l’espérance [2] .     

Quitter le grec paroikia  pour le latin  paroicea ? le  spirituel pour de  l’organisé ?  

Le nombre de ceux qui suivent la Voie s’agrandit et s’enracine.   

Voici que le christianisme s’est implante solidement et que le pouvoir religieux chrétien se renforce (faut-il dire pactise ?) avec  le pouvoir civil (Constantin 1er ). Le nombre des chrétiens s’accroit, y compris  des chrétiens fortunés, et avec lui, le besoin d’organisation matérielle et administrative. A nouveauté religieuse, organisation et terminologie nouvelles – tant du point de vue spirituel que géographique et administratif. La tentation  du quantitatif et du concret pour persuader de la puissance  de Dieu et la manifester l’a souvent emporté sur  le paradoxe évangélique.

L’ekklesia ( en grec) était littéralement l’assemblée des appelés, leur communauté de fils de Dieu construisant le Royaume spirituel au fil de leurs cheminements, et il a fallu trouver des concepts, des mots spéciaux pour distinguer ce qui relevait de cette assemblée mais sur un autre plan, à savoir l’endroit de vie concret des chrétiens sur cette Terre, ce qui était en quelque sorte le plus éloigné du Royaume de Dieu…  Les lettrés eurent alors recours au terme grec paroikia qui convenait bien puisqu’il ne recouvre pas du tout ce qu’était l’ekklesia.

Par la suite, le terme grec π α ρ ο ι ́ κ ι α (avec son κ) employé dans le contexte ecclésiastique (surtout d’organisation matérielle, au départ) fut transcrit en (bas-) latin paroecia, avec un c car le latin n’a pas de k, puis peu à peu francisé avec des variantes quand il fut employé par tous, lettrés ou non, à partir du IVème siècle à peu près.

Le latin gagne en Occident. Le terme  grec ekklesia est latinisé lui aussi en ecclesia.

Les textes, même s’ils sont rares, attestent que le premier terme latin, paroecia sous ses diverses formes, est utilisé par écrit au IVème siècle par les premières communautés chrétiennes : au début du IVème s, il prend le sens de «communauté, église particulière», puis il sert, en référence à l’évêque, dans la 2ème moitié du IVème s. pour désigner le territoire qui ressortissait de son église épiscopale, c’est-à-dire de son « diocèse » (que nous nommons aujourd’hui « évêché ») et il est employé comme synonyme de ce terme. 

Or les zones urbaines ayant été généralement adopté en premier l’Evangile, l’église de l’évêque avec son presbyterium était souvent située dans une cité épiscopale et tout au début, le baptistère se trouvait près de cet évêché, mais le diocèse ou la paroiceia  étaient bien plus vastes que la cité elle-même et comprenait les campagnes [3] qui, elles,  se convertirent plus tard.

Ce terme paroiceia est employé concurremment avec diocesis et ceci pendant six siècles dans ce sens : le dernier emploi connu écrit de paroecia en ce sens d’évêché date de 1076. Cela explique en partie la configuration encore actuelle des « paroisses urbaines ».

Un nouveau venu au Vème siècle : le  terme  grec   parochos  latinisé en parochus !  

Lorsque, à partir du Vème siècle environ, se mirent en place de plus en plus précisément, diverses organisations de gestion matérielle, on constate que le mot paroecia subit progressivement l’influence d’un mot latin qui n’a pas du tout la même étymologie : parochus – qui vient à son tour perturber le sens du terme paroiceia   dont le sens dérive de plus en plus.

Si le mot latin parochus vient lui aussi d’un mot grec latinisé, son étymologie n’a aucun rapport avec le paroikia évoqué plus haut puisqu’il s’agit cette fois de π α ́ ρ ο χ ο ς, (avec un khi χ, prononcé parokhos), formé de παρα, qui veut dire « auprès de, à côté de » et de ε ́χ ω qui veut dire « avoir ». Le verbe composé π α ρ ε ́ χ ω signifie « fournir, offrir, présenter », et a donné le nom commun π α ́ ρ ο χ ο ς qui veut dire « régisseur des magistrats en voyage » et a été latinisé à l’époque classique en parochus au sens plus général de régisseur.

Comment et pourquoi l’emploi de parochus s’est-il développé ? 

Lorsqu’il a fallu trouver de nouvelles appellations pour les responsables de la gestion (matérielle surtout) des campagnes désormais christianisées même à distance de l’évêché (paroiceia ou diocèse), il a fallu trouver un nom qui marque bien la distinction avec le responsable des questions cultuelles : on a employé alors ce terme parochus pour désigner sa mission logistique. 

Cependant, les textes montrent non seulement des mélanges orthographiques entre paroiceia et parochus, mais aussi des entrelacements voire des confusions dans leur emploi et leur sens. 

En effet, comme la prononciation n’était pas uniformisée, ni l’écriture répandue, ni l’orthographe stabilisée, et comme le premier terme ressemblait au second par la graphie et le son (paronymie et homonymie), la contamination entre les deux mots a pu se faire facilement.

De leur côté, les lettrés ont pu forger savamment une forme dérivée de parochus pour désigner ce que doit gérer le parochus : la parochia très proche de la paroikeia grecque latinisée en paro(e/i)ceia…Une sorte de synecdoque, désignant le territoire par la charge. Quant au commun des gens moins instruits, l’usage a pu confondre plus ou moins les deux paronymes très proches phonétiquement et formellement.

Compte-tenu du contexte linguistique, il s’est passé un phénomène socio-linguistique qui semble traduire un raisonnement inconscient général : tout semble s’être passé comme si on avait supposé que le parochus, du fait qu’il était par son métier  loin de l’évêque mais néanmoins en lien avec lui, avait à gérer la paroecia qui était loin de l’église diocésaine et néanmoins en lien avec elle. Si bien que désormais, la paroecia se mit à signifier aussi, en quelque sorte, « ce que gérait le régisseur (parochus) ».

Entre le sens administratif de parochus et le sens spirituel et religieux de paroiceia qui va l’emporter ?

Qui à l’époque  contribue à inventer les mots nécessaires aux nouvelles fonctions, à l’administration ? Qui les répand ? Ceux qui savent écrire, parler  latin et traduisent le latin en français pour le menu peuple qui s’adapte et apprend les nouvelles règles etc.

C’est pourquoi, finalement, au milieu de plusieurs variantes, le terme qui l’a emporté linguistiquement et sémantiquement, c’est le terme administratif, celui des écrits, des lettrés, des plus éduqués qui régissaient et tenaient la plume : c’est donc le terme dérivé de parochus.

Cette confusion a été également renforcée par des points communs dans leur signification (sémantique) spécifiquement liée à la religion.

Là aussi, on constate le fait de cette évolution linguistique et sémantique, sans en trouver d’explication dans les textes d’alors, rares et souvent répétitifs ( chartes, comptes, contrats… ).

Il y a donc une contamination.

Les deux évolutions se combinent de ci, de là (improprement certes, mais pragmatiquement !) pour finalement, faire de la paroecia en latin un endroit géré par un parochus en latin.

En effet,

– d’une part nous avons vu grâce à la lettre dite de Pierre par exemple, que la notion de paroikia ( avec un k ) venait du fait que les baptisés se vivaient d’une certaine façon comme de passage sur une Terre étrangère, habitant un endroit de vie connecté « ailleurs », la paroecia ou paroiceia

– d’autre part, on peut supposer qu’ils ont considéré que leurs responsables ou qu’eux-mêmes avaient à régir leur lieu de vie sur cette Terre où ils ne font qu’un voyage : ils n’y vivent que passagèrement et suivent la voie indiquée par le Christ qui leur montre le passage. Ici le sens originel du terme grec parokhos (avec le khi) et de parochus s’est révélé bien convenir.

– les baptisés qui se vivaient d’une certaine façon comme en transit  momentané sur une Terre à laquelle ils ne devaient pas s’attacher, ont  volontiers délégué  la gestion des affaires terrestres à qui les guidait religieusement…

Citoyen de l’au-delà et de passage dans la cité terrestre, le chrétien se retrouvait bien dans ce double cadre conceptuel – mais la dimension organisationnelle a progressivement pris le pas sur l’acception spirituelle.

Et naturellement, à la fin,  avec l’uniformisation progressive des termes, la paroiceia est devenue la paroichia.

Voilà donc comment et pourquoi ce second terme ( parochus ) a influencé le premier et l’a finalement emporté aux environs du VIIème siècle.

Le lexique ici  traduit toute une histoire des mentalités. 

Fin des aventures étymologiques du terme français « paroisse »

Nous sommes partis de la paroïkia (grec ancien) vers la paroecia  des fidèles  dont l’évêque avait la charge spirituelle, puis est arrivé un parochus (bas-latin) qui a administré et régi le territoire matériel de l’évêque.

Finalement ce parochus a administré ce qui ne s’est plus appelé paroiceia mais paro(i)chia.     

Le français  paroisse  résulte  de cette migration terminologique  en zig-zag et qui a connu un coup de théâtre imprévu avec l’arrivée de parochus.  

Gérer entre ciel et terre, une question qui n’est pas résolue !…

Ce qui l’a emporté c’est la puissance utile d’une organisation territoriale faisant partie d’une pyramide.  

Cela aura des implications multiples.

Nous en avons fini avec l’étymologie de ce terme.

Pour la suite de l’histoire de la notion de paroisse, lire un autre article sur le même site … en sautant le début qui résumera plus ou moins ce que vous venez de lire … mais qui contient aussi  une excellente devinette  sur l’emploi le plus ancien du terme  paroikos  ..  !                                                       

Marguerite Champeaux-Rousselot ( 2020-06-17)


[1] Luc conclut ainsi cet épisode violent  en précisant que le conseil des Juifs n’avait pu les obliger à respecter des horaires, des règles, des lieux etc. Il écrit :  « Πᾶσάν τε ἡμέραν, ἐν τῷ ἱερῷ καὶ κατ᾿ οἶκον, οὐκ ἐπαύοντο διδάσκοντες  καὶ  εὐαγγελιζόμενοι  Ἰησοῦν  τὸν Χριστόν. »  ( Actes, 5,42)  :  Littéralement  « Et toute la journée/chaque jour, et dans un lieu religieux  public comme dans un lieu privé , ils ne cessaient  d’enseigner et d’annoncer la Bonne nouvelle de Jésus le Messie ». Traduire par « dans les maisons » ne suffit pas ; en effet, le terme ne désigne pas une maison mais le privé.  C’est une manière de dire «  24 h/24 et partout ». Cela bouscule ce qui convenait  traditionnellement  pour l’enseignement et la prière : les disciples ne semblent plus  respecter le sacré et le rite.   

[2] Je repense à ce chant de mon enfance : « Citoyens du ciel, habitants de la maison du Seigneur.. », le tout étant de ne pas être excluant..

[3] Bien plus tard, au point que paganus, qui a donné paysan, désignait les croyants traditionnels polythéistes qui ont «résisté» plus longtemps, et a donné également le mot païen.

Les apôtres nommés dans les quatre évangiles et les Actes  : à comparer. (2018-03-07)

Document word,  et en cliquant ici document PDF mieux présenté : 2018-03-07 Les apôtres nommés dans les 4 évangiles et les Actes 

( note : aucun des noms  attribués aux auteurs des évangiles n’est sûr . par contre , pour les Actes, il se nomme lui-même  :  Luc)

Selon Marc

« Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. »

(Mc 3:13-19)

Voici les douze qu’il établit :
Simon, qu’il nomma Pierre,
Jacques, fils de Zébédée,
Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre
André,
Philippe,
Barthélemy,
Matthieu,
Thomas,
Jacques, fils d’Alphée,
Thaddée,
Simon le Cananite,
Judas Iscariote, celui qui livra Jésus.

 

 

Selon Matthieu

« Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. »

(Mt 10:1-4)

Voici les noms des douze apôtres. Le premier :

Simon, appelé Pierre et Kephas,
André son frère,
Jacques,fils de Zébédée,
Jean son frère,
Philippe,
Barthélémy,
Thomas,
Matthieu de publicain,
Jacques, fils d’Alphée,
Thaddée,
Simon le Zélote ( ou le Cananite),
Judas l’Iscariote, celui qui livra Jésus.

Selon Luc

« En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres »

(Lc 6:12-16)
Simon, qu’il nomma Pierre,
André, son frère,
Jacques,
Jean,
Philippe,
Barthélemy,
Matthieu,
Thomas,
Jacques, fils d’Alphée,
Simon, appelé le zélote,
Juda de Jacques,
Judas Iscariote, qui devint traître.
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NB Thaddée a disparu , remplacé par Juda de Jacques

Selon Jean

Les auteurs de l’évangile selon Jean  donnent une liste très différente de Marc, Luc et Matthieu.

Des apôtres sont cités sans référence au chiffre 12  :

Simon-Pierre cité souvent ainsi que Judas Isacariote,
André (Jn 1:40),
Philippe (Jn 1:43)
et Jude (Jn 14:22).

Ils ont ajouté un épisode conclusif  à leur évangile, le  miracle de Tibériade, et là ils donnent une liste des apôtres en forme réduite, en  Jn, 21,2 :

« Simon Pierre,
Thomas appelé le Jumeau, Nathanaël de Cana en Galilée,
les fils de Zébédée
et deux autres disciples se trouvaient ensemble. »

 

Le «disciple bien-aimé » était-il un apôtre , et si oui, qui ?

NB Leur « Nathanaël »  ne figure pas dans les synoptiques.

Selon Actes

Les Actes donnent la liste de ceux qui se réunissent dans le Cénacle en 1,13 :  (les «  et » ont peut-être de l’importance)

«  Pierre et  Jean et  Jacques et   André,
Philippe et Thomas, Barthélémy et Matthieu,
Jacques fils d’Aphée et Simon le Zélote et Judas fils de Jacques »

Puis Pierre explique qu’il faut remplacer Judas par un témoin  de sa vie  du baptême à sa résurrection. On fait un choix  et  ( 1,21-26)  c’est Matthias  Matthias est choisi

Les chiffres correspondent à l’ordre des noms dans une liste. Chez Jean il n’y a pas vraiment de liste et ils ne sont pas appelés spécifiquement apôtres comme ailleurs.

Noms Marc Matthieu Actes Luc Jean
Simon dit Kephas  ou Pierre  1 1 1 1 X
Jacques, fils de Zébédée, dit Jacques le majeur 2 3 3 3 X
Jean, fils de Zébédée 3 4 2 4 X
André 4 2 4 2 X
Philippe 5 5 5 5 X
Barthélémy 6 6 7 6
Matthieu 7 8 9 7
Thomas 8 7 6 8 X
Jacques, fils d’Alphée, dit Jacques le Mineur 9 9 9 9
Thaddée 10 10
Simon le Cananite ou le Zélote 11 11 10 10
Judas Iscariote 12 12 ( mort) 12 X
Judas ou Jude fils de Jacques 11 11 X
Nathanaël X

 

Matthieu  13.55 : « Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères, Jacques et Joseph et Simon et Jude ?  et ses sœurs .. »  Certains disent qu’il s’agirait de Jacques dit le Juste qui n’est pas dans les apôtres mais jouera pus tard un rôle important ;  Jacques et Joseph ou Joset ne sont pas dans les apôtres, mais certains disent que Jude  ( ou Judas, fils de Jacques )  est dans la liste, et que son autre nom est peut-être Thaddée.

 

 

 

 

Marguerite Champeaux-Rousselot

Les dix derniers siècles de pratique du célibat des prêtres: quel bilan pour quel avenir ? ( 2019-11-04) Marguerite Champeaux-Rousselot

A propos du célibat des prêtres, le cardinal Ouellet a écrit que l’Eglise n’avait pas besoin d’ordonner des « viri probati ».

J’ai pu avoir cette info sur un site qui suit de près le Synode en Amazonie

Après lecture du texte du Cardinal Ouellet, nous nous interrogeons sur trois points.

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Comment en est-on arrivé à des prêtres catholiques non mariés ?

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Incroyable ?!! Un pardon breton islamo-chrétien/humaniste tous les 4es WE de juillet !

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