De la libération spirituelle à la réflexion sociétale : paradoxes et évolutions autour de l’esclavage durant l’Antiquité tardive
1848 : 170 ans se sont écoulés depuis l’abolition de l’esclavage.
On peut s’étonner aujourd’hui de la lenteur de la prise de conscience qui a abouti à cette abolition, mais c’est oublier à quel point l’esclavage a constitué une structure indispensable à la pérennité de nombreux systèmes économiques, sociaux et politiques. L’Empire romain était lui-même largement tributaire de cette réalité complexe. Les travaux historiques sur l’esclavage dans l’Empire ne cessent de mettre en lumière des paradoxes.
Notre colloque cherchera à éclairer particulièrement les paradoxes qui surgissent de la littérature chrétienne de l’Antiquité Tardive à ce sujet ; si Paul de Tarse proclame« Baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a plus ni esclave ni homme libre… » (Gal 3, 28), il prêche aussi la résignation aux esclaves et la bonté aux maîtres (Col 3, 22-4, 1, Phil 1, 10-19) comme s’il n’envisageait pas de pouvoir contester son maintien effectif.
La libération de l’esclavage ne peut-elle se concevoir que de façon spirituelle pour le christianisme antique ?
Lors de ce colloque, il s’agira de mesurer comment, fils de leur temps, certains Pères ont reproduit les catégories de pensée de leur époque alors que d’autres ont effectivement contribué à l’amélioration du sort des esclaves ; comment certains auteurs chrétiens sont-ils passés de la réflexion théologique à des conséquences pratiques et concrètes (rachats d’esclaves, affranchissements par testament…) ?
Des liens explicites existent-ils avec la frange profane déjà prête à ce saut qualitatif ?
Finalement c’est le mécanisme complexe de la participation du christianisme à un changement de société qui sera interrogé à travers cette question.
Voir la PJ concernant ce colloque de trois jours sur Les Pères de l’Eglise et les esclaves
Le dernier jour abordera des questions contemporaines en lien avec cette Histoire du passé :
DIMANCHE 6 OCTOBRE (9 h – 12 h 30 ) Centre J.-B. Souzy
RESONANCES MODERNES D ’UN THEME ANTIQUE
La Rochelle, port de traite négrière au XVIIIe siècle, D. Poton de Xaintrailles Histoire, Université de la Rochelle.
Simone Weil, une philosophe esclave de ses passions ? Antoine Wellens Primesautier Théâtre, Montpellier.
L’esclavage moderne ou comment « les temps modernes » asservissent l’homme au travail, Alexandra Dupuy, Avocate spécialisée dans le droit du travail à La Rochelle.
Daech et l’esclavage, Myriam Benraad, Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans. Iremam – UMR 7310 .
Haro de l’OULIPO sur les esclaves de l’inspiration, Annie Wellens, Caritaspatrum.