Covid 19 : une réponse laconique (et l’étymologie de ce terme), par Marguerite Champeaux-Rousselot

En ces temps de Covid19 …

Les Spartiates habitaient la Laconie, région de Grèce centrale ( ( dans la paume de la main qu’est la forme  géographique de la Grèce ! ). Ils étaient réputés pour la force, la netteté  et la brièveté de leur langage, d’où en français le sens du terme laconisme  et de ses termes parents. Exemple : une réponse laconique, il répondit laconiquement

Un exemple : Philippe de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand, parti à la conquête de la Grèce, envoya une ambassade exiger la soumission de Sparte avec ce message « Je vous conseille de vous soumettre sans délai, car si je conduis mon armée sur votre territoire, alors je détruirai vos fermes, je tuerai votre peuple, et je raserai votre cité… »
La réponse des Spartiates : « « Si… »… »
Et Philippe renonça à attaquer Sparte…

Voyez sur Wikipédia quelques exemples  si j’ose dire éloquents !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Laconisme
et  voir plus bas pour le texte grec exact et sa traduction précise.

Mais le virus, à la différence de Philippe,  n’a pas d’oreilles, n’envisage pas de négociation avec nous et ne  nous pose pas de questions,   et nous,  pour le moment, à la différence des Spartiates, nous sommes nus et sans défense…
Nous  n’avons pour le  moment que notre courage  ( celui des « soignants » de notre société, et celui des blessés ou des familles de morts ), et nous n’avons d’autres armes qu’une prudence individuelle et collective …
Tout « risque » doit donc être couru de façon mesurée et  prévue, collectivement et intelligemment.
A virus sourd et muet,  telle sera notre réponse en actes, laconique et efficace.

Marguerite Champeaux-Roussselot (2020-05-25)

J’ai trouvé cet exemple dans les commentaires à la fin d’un blog traitant de risques statistiques à propos du Covid !  https://www.pauljorion.com/blog/2020/05/23/covid-19-il-y-a-contamineur-et-contamineur-par-timiota/?cn-reloaded=1

Plutarque, (46-125)  a écrit «  Du bavardage », ou « Du trop parler », un ouvrage très formateur d’ailleurs !
Il y traite évidemment longuement de la concision des Spartiates ou Lacédémoniens  et en donne plusieurs exemples, dont celui qui m’intéresse ici  car nous avons aujourd’hui à décider de l’action à mener pour résister  au coronavirus Covid19.
Voici  donc un exemple du célèbre laconisme  de ces Grecs qui avaient un modèle de société, d’éloquence, d’art, d’éducation, un peu à part   des autres Grecs :

οἷόν ἐστι  τὸ ‘Λακεδαιμόνιοι Φιλίππῳ Διονύσιος ἐν Κορίνθῳ’ καὶ πάλιν γράψαντος αὐτοῖς τοῦ Φιλίππου ‘ἂν ἐμβάλω εἰς τὴν Λακωνικήνἀναστάτους ὑμᾶς ποιήσω, ’ ἀντέγραψαν ‘αἴκα.’  (Plutarque, De Garrulitate, 17)

« Par exemple les Lacédémoniens, à Philippe, Dionysos étant à Corinthe,  Philippe leur  ayant écrit : « Si j’entre dans Sparte, je vous raserai »,  ils répondirent : « « « Si…  » !! »

Texte entier :
en grec : http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A2008.01.0286%3Asectio
et en anglais :
http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus%3Atext%3A2008.01.0288%3Asection%3D17

Merci à G. de Rosny, animateur à la suite de Louis de Balmann, du Café homérique, qui m’a aidée à retrouver la référence du texte !
site du café homérique : http://www.homeros.site/spip.php?rubrique8

Imaginer les gestes-barrière contre le retour à la production d’avant-crise, par Bruno Latour (2020 – 03)

2020-04-07 Bruno Latour P-202-AOC-03-20

Allez lire cet  article qui m’a semblé remarquable par sa largeur de vue et sa capacité prospective.

J’y ajoute  un commentaire …

Il s’agit pour nous de donner au mot « crise » toute sa valeur  : le terme vient du grec krinô  qui signifie voir, discerner, juger  juger; une racine qui a donné en latin  cerno d’où le français discerner… 

Tout ne doit pas repartir …

Nous prenons conscience en ce moment de ce qui est nécessaire /superflu;  de ce qui est utile/nuisible ;  de ce que nous maîtrisons/ ou  non ;  de la puissance de la Nature et de la faiblesse de notre  espèce ; de l’équilibre de la Nature à laquelle notre espèce s’est adaptée au fil de millions d’années  et de la capacité exponentielle de nuisance   de certains  groupes humains ne réfléchissant  pas plus loin que leur ego…

Mettons toutes nos forces à  un effet-cliquet   pour empêcher des tentatives de retour en arrière  en oubliant les leçons de la crise. Il ne peut être question de rattrapage, de retour, de « comme avant »  ou d’ « autant »   mais de « mieux ».
Mettons toutes nos forces de réflexion sur le long terme, sur les choix à faire.
La  machine était devenue écervelée  ( rien d’étonnant ) et folle, le conducteur somnolait … Un cliquet de sécurité a joué déclenchant la sirène d’alarme  et arrêtant  pour un temps les dommages.

Empêchons  une reprise irréfléchie  dans les conditions précédentes :  l’Etat a des moyens d’infléchir  d’une façon souple et compréhensible par tous  : pas d’aide d’Etat pour certaines entreprises, voire certaines personnes :

  • celles qui  donnent  des dividendes aux actionnaires au delà de l’indice de la consommation par exemple  et prennent alors sur les deniers publics
  • celles qui ont des fonds dans les paradis fiscaux ou consacrent une part trop grande de leur énergie   et des fonds qu leur sont confiés à trouver et profiter des niches fiscales
  • celles qui n’infléchissent pas leur production à vendre en tenant compte des aspects planétaires de notre biotope commun à tous
  • celles qui comptent sur les autres sans faire réellement l’effort en contre partie qui leur sera demandé

Cela impliquera sans doute des reconversions et des sélections , des mots qui nous inquiètent aujourd’hui certes,mais qui  sont positifs  puisque ce sera laseule façon de pouvoir encore aider ceux qui  enont réellement besoin ensuite.

Les aides doivent être orientées  pour permettre aux entreprises de régler leurs dettes , mais les aides  ne sont pas faites pour  refaire comme avant . D’ailleurs, certaines entreprises, si on les aide à redémarrer comme avant feront faillite peut après …
Qui peut croire en effet aujourd’hui que nos impôts directs et indirects ne vont pas augmenter et que notre  niveau de vie ne va pas être impacté?
Il est donc évident et prévisible que nous, 4 personnes sur 5 peut-être,   aurons des budgets bien plus serrés : nous irons donc moins au restaurant, au théâtre, en voyage,  dans un magasin d habits de marque,  et achèterons moins de produits qui auraient voyagé en avion… Toutes ces entreprises, ces métiers,  doivent se reconvertir,  sans attendre et préventivement,  dans des secteurs  qui seront porteurs et que nous avons discernés pendant cette période de confinement : production plus locale pour circuits courts, éducation, hygiène, écologie, services ( lutte pour une bonne justice financière,  prévention des violences, des  comportements nuisibles à la santé  et aux autres etc. ),  techniques utilisation  le virtuel pour remplacer les déplacements trop coûteux  ou la culture  trop « luxueuse »… ou  trop abondante en offre aidée  non concertée, éducation à la simplicité goûteuse du beau  et de la vie etc.

Il s’agit pour nous de donner non seulement au mot « crise » toute sa valeur, mais encore  de profiter de toute la valeur  de  la crise elle-même.

Ce n’est pas un retour que nous devons viser, un  retour qui ferait revenir une crise inévitablement pire.

Nous devons pousser de toutes nos forces pour infléchir la direction et reprendre le contrôle pour aller  vers un mieux.

Marguerite Champeaux-Rousselot ( 2020-04-26)

Et après ?  (2020-03) par Pierre-Alain Lejeune. ( après la crise du Covid19)

Et tout s’est arrêté…

Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net.
A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’oeil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire.
Mais que va t-il se passer après ?
Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?

 

Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.

 

Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille. Après ? Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.

 

Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.

 

Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.

 

Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.

 

Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.

 

Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.

 

Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.

 

Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au coeur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.

 

Pierre-Alain LEJEUNE, prêtre du diocèse de Bordeaux

 

À vos masques !

Par Filjak.

Dans certains pays, l’épidémie de Covid-19 touche moins de gens que dans d’autres. Ces pays ont eu recours à :

– une politique de tests massifs et de pistage des personnes contaminées ou susceptibles de l’être : la Corée du Sud

– la quarantaine pour les contaminés : Singapour, Hong-Kong

– l’obéissance civile : le Japon

– LE PORT DU MASQUE POUR TOUTE LA POPULATION : tous ces pays-là, et la République tchèque, entre autres, où la courbe des infections, depuis, a commencé à s’infléchir.

Pour le porteur, ce n’est pas une garantie contre la contamination, mais cela réduit de beaucoup la quantité de particules virales qu’il va émettre. Forcément, la plupart des postillons sont arrêtés par le masque. Il ne restent pas en suspension dans l’air, ne se déposent pas ou beaucoup moins sur les surfaces alentour : vous pourrez désormais, sans culpabiliser, téléphoner tout votre saoul au-dessus du rayon fruits & légumes.

Voir aussi : Protéger les autres de nos postillons


L’Inde et Israël s’y sont mis, les USA s’y mettent. Et même l’Académie de médecine s’est mise à recommander le port du masque par tous. Alors que pendant un long, très long mois dévastateur (combien de contaminations en plus ?), les recommandations officielles en France (appuyées sur celles de l’OMS) étaient que le masque pour tous, ça ne ne sert à rien et que c’est même dangereux (!), tous ces pays ordonnent ou demandent désormais à leurs citoyens de fabriquer leurs propres masques et d’en porter à chaque fois qu’ils sortent.

On peut même le faire et rester classe, comme la présidente slovaque (notez les gants) :

Ce n’est qu’avec un masque que les « gestes barrières » seront vraiment efficaces :

  • rester chez soi et ne sortir qu’en cas de nécessité – et l’exercice (solitaire!) en est une, ne serait-ce que pour la santé mentale
  • rester à non pas un mètre de distance mais deux – des postillons (sans masque), ça peut voler à plus d’un mètre, tout le monde en a fait l’expérience
  • se laver les mains dès que possible après avoir touché des surfaces publiques
  • déballer ses courses avant de les ranger et les laver autant que possible, et sinon les laisser «reposer» plusieurs heures, si possible…

Certains scientifiques estiment que si 80 % de la population sortait masquée, l’épidémie serait stoppée.

ÇA VAUT LE COUP D’ESSAYER, NON?

OUI, MAIS COMMENT FAIRE ?

C’est très simple, il suffit d’avoir un peu de tissu et une couche filtrante (polaire fine… ou feuilles de Sopalin!). Les règles de l’art demandent de l’élastique et une machine à coudre, mais c’est possible sans aussi.

Au pire, on n’y perd rien (hormis un ou deux tee-shirts) – en plus cela nous rappelle en permanence qu’il ne faut pas se toucher le visage –, et au mieux, on s’empêche de contaminer d’autres personnes.

Tout le monde n’a pas de machine à coudre, mais il est possible de fabriquer un masque de fortune avec un tee-shirt et une couche filtrante, genre Sopalin (deux feuilles à jeter ensuite et à renouveler à chaque utilisation).

Ci-dessous le patron. C’est en anglais mais il parle de lui même. Le but est d’avoir une double couche de tissu solidaire (l’avant et l’arrière du haut du tee-shirt), des attaches (taillées dans les manches) pour le nouer, et une poche, sécurisée par une épingle à nourrice, où insérer les deux feuilles de Sopalin.

Après chaque usage, il est à retirer par les lanières, en touchant le moins possible le tissu potentiellement infecté, et à faire bouillir et laisser sécher, ou bien laver à l’eau savonneuse et sécher au fer à repasser.

Il faut sacrifier au moins deux tee-shirts par personne, pour en avoir un de rechange quand l’autre est en train de sécher.



Mon masque te protège, ton masque me protège

Alors…

À VOS MASQUES !!!

Ma source :

Masks4All, avec une vidéo

Lire aussi (toujours en anglais, désolé) :

Les instructions claires et détaillées des autorités indiennes
Un article du Gardian où plusieurs scientifiques et épidémiologistes expliquent pourquoi un masque, c’est beaucoup mieux que rien.

Protéger les autres de nos postillons car nous pouvons tous être des porteurs sains… : solution des masques alternatifs dès maintenant, même s’ils ne nous protègent pas des autres (2020-04-02)

Des protections maison, solidaires et altruistes, c’est mieux que rien… si on est obligé de sortir.

Article du Quotidien du médecin (02-04-2020). Titres modifiés par nous.

Ce spécialiste de santé publique estime que la meilleure façon de mettre fin à l’épidémie serait de généraliser le port du masque pour tout le monde, fût-il en tissu, comme de règle dans son CHU, à Grenoble.

Lors de la conférence de presse très pédagogique du Premier ministre le 28 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé, a évoqué « des masques alternatifs : anti-projections ». De quoi s’agit-il ?

Jusqu’à présent, le discours officiel sur les masques médicaux était centré sur la protection de la personne qui porte le masque, enjeu vital pour les soignants. On sait que les masques FFP2 assurent le plus haut niveau de protection et sont réservés aux professionnels de santé en contact avec des patients infectés. Il y a aussi les masques dits « chirurgicaux », moins protecteurs, qu’il est recommandé de mettre aux patients infectés pour éviter qu’ils disséminent le virus. Mais qu’en est-il des porteurs sains, ces personnes qui sont infectées sans le savoir car elles n’ont pas ou peu de signes et ne seront donc pas testées ?

Il faut rappeler que le virus se disperse essentiellement par les voies aériennes. Une personne infectée, qu’elle ait ou non des signes d’infection, émet quand elle respire et quand elle parle un petit nuage de microgouttelettes chargées de virus. Ces gouttelettes se dispersent dans l’air et retombent sur les surfaces proches où le virus va persister plusieurs heures.

Le périmètre contaminé mesure théoriquement moins d’un mètre, mais il est plus grand si la personne tousse ou éternue. Si une autre personne touche une surface ou un objet contaminé, elle garde du virus sur sa peau jusqu’au prochain lavage de ses mains et peut se contaminer à son tour en se touchant une muqueuse. Ainsi une personne qui fait ses courses peut-elle se contaminer en touchant un objet, ou un fruit, ou un légume, à proximité duquel une personne infectée aura respiré.

Les gens qui n’ont pas de symptômes doivent quand même ! se soucier toujours de protéger chaque autre personne de leurs propres postillons qui peuvent être infectés sans qu’ils le sachent… 

Il paraît évident que le port d’un masque, quel qu’il soit, qui couvre le nez et la bouche, limite le périmètre de dispersion du virus et la probabilité de contamination des surfaces. Il serait logique de recommander à toute personne qui sort de son domicile de porter un masque. Mais on ne possède pas assez de masques médicaux pour mettre en œuvre une telle mesure. Les masques médicaux sont réservés aux soignants (et il en manque) et aux patients diagnostiqués malades du Covid-19.

Mais la majorité des gens infectés n’ont pas ou peu de symptômes et sortent pour faire leurs courses ou autre activité et contribuent à disperser le virus. Ces personnes pourraient, tant qu’on n’aura pas assez de masques médicaux, porter des masques en tissu ou même des foulards. Il suffit en effet que le nez et la bouche soient couverts pour que le périmètre de dispersion des gouttelettes et du virus soit diminué.

Ainsi les hygiénistes et infectiologues du CHU de Grenoble-Alpes ont imaginé une procédure qui recommandait le port d’un masque pour toute personne circulant dans l’hôpital. Les soignants travaillant dans le parcours des patients Covid et dans les unités Covid, devaient porter des masques FFP2, les soignants des autres unités avaient des masques « chirurgicaux », et tous les autres, patients, visiteurs, personnels techniques, logistiques et administratifs devaient porter un masque en tissu fabriqué sur un patron largement diffusé.

Un masque système D est mieux que rien, même si pas homologué… Il bloquera beaucoup de nos postillons et de nos éventuels virus, pour la santé des autres

Cependant les autorités sanitaires n’ont pas validé la procédure du fait de l’absence d’homologation des masques en tissu à la production artisanale. De fait on peut comprendre le réflexe d’une autorité qui ne peut donner son aval à un usage ou un produit dont l’efficacité n’a pas été démontrée. D’ailleurs, Olivier Véran a présenté les « masques alternatifs » en précisant qu’ils étaient en cours d’homologation. Il n’a pas été dit clairement à qui seraient destinés ces masques mais il est évident qu’ils devraient (devront) être utilisés par l’ensemble de la population. On comprend que c’est l’insuffisance d’équipements validés qui empêche les autorités sanitaires de recommander l’usage systématique des masques.

Nous pensons qu’il n’est pas nécessaire d’attendre pour recommander le port de masques en tissu anti-projections pour l’ensemble de la population. Les médecins généralistes qui se trouvent en première ligne dans la lutte contre l’épidémie voient chaque jour plusieurs patients. Parmi ces patients, il en est qui n’ont pas de signes d’infection et qui peuvent contaminer le cabinet médical et le médecin, si celui-ci ne porte pas de masque FFP2. Le port d’un masque, quel qu’il soit, par tous les patients quel que soit le motif de consultation, permettrait de diminuer le risque de contamination.

Une prévention (imparfaite certes) mais de bon sens, facile et pas coûteuse, en l’absence de mieux. Protégeons les autres de nous-mêmes car nous sommes peut-être porteurs du coronavirus sans le savoir…

L’éditorial du 28 mars du JAMA (Journal of the American Medical Association), une des grandes revues scientifiques américaines, est consacré aux équipements de protection des soignants confrontés à l’épidémie [1]. Les auteurs annoncent que ces équipements vont manquer aux USA : « Une pénurie critique de tous ces produits devrait se développer ou s’est déjà développée dans des régions à forte demande. » Ils recommandent aux soignants de se protéger de toutes les manières possibles et plaident pour « l’utilisation de masques faits maison, peut-être à partir de bandanas ou foulards si nécessaire ». La revue a lancé un appel aux idées et initiatives parmi lesquelles ils citent l’utilisation de filtres à café. On voit là une approche pragmatique, fondée sur le bon sens, qui prône la prévention, même quand les équipements validés ne sont pas disponibles.

Certes, les mesures barrières actuelles (lavage des mains, périmètre d’un mètre entre les personnes, etc.) permettent de réduire le risque de contamination et il faut certainement continuer à les appliquer. Mais on peut raisonnablement penser que le port systématique d’un masque anti-projections réduirait encore plus ce risque et réduirait probablement la durée des mesures de confinement.

1- Edward Livingston E et al. Sourcing Personal Protective Equipment During the COVID-19 Pandemic. JAMA. Published online March 28, 2020. doi:10.1001/jama.2020.5317

D’après le professeur Patrice François, épidémiologiste, Université de Grenoble-Alpes

« Pour arrêter la propagation du Covid-19, masques alternatifs pour tous », préconise un épidémiologiste

https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/sante-publique/pour-arreter-la-propagation-du-covid-19-masques-alternatifs-pour-tous-preconise-un-epidemiologiste?xtor=EPR-1-%5BNL_derniere_heure%5D-%5B20200402%5D&utm_content=20200402&utm_campaign=NL_derniereheure&utm_medium=newsletter&utm_source=qdm

Une cape contre le chaos ?

Par Filjak.

Elle est auteure de polars nuageux, ancienne chercheuse au CNRS, spécialiste de la peste au Moyen Âge. Elle s’appelle Frédérique Audoin-Rouzeau, plus connue sous le nom de plume de Fred Vargas. En 2008, elle était l’invitée de Jean-Noël Jeanneney dans Concordance des temps. L’émission, que France Culture vient de rediffuser, est passionnante sur l’histoire de la maladie contagieuse par excellence, et permet de remettre en perspective historique la pandémie actuelle de Covid-19, la maladie causée par le coronavirus.

En 2008, la peur était celle d’un passage du virus de la grippe aviaire à l’être humain, pour une redite de la grippe espagnole de 1918. Contamination par les postillons, par les mains souillées portées à la bouche ou au nez, engorgement des services de santé, hécatombe: le coronavirus n’est pas le H5-N1, mais sur les conséquences, mondiales, on y est. Ne manque que le chaos, celui qu’on a observé lors des épidémies de peste, quand la mort omniprésente et le rejet de la culpabilité poussaient les survivants à jouir à tout prix avant qu’il ne soit trop tard. À emmurer vivants les malades aussi, jusqu’à ce que la fatalité s’occupe de leur régler leur sort. À trouver des boucs émissaires. C’est cette dissolution régression de l’humanité et du lien social que Fred Vargas redoutait, exhortant les pouvoirs publics à s’y préparer.

L’écrivaine-chercheuse avait, pour combattre cela en permettant à tous, et sans de gros moyens, la poursuite d’une activité à peu près normale, imaginé une cape antivirus en plastique transparent, facile à fabriquer, et qui ressemblerait un peu à une combinaison d’apiculteur. Plus protectrice que les masques, et réutilisable, elle. Fred Vargas s’était inspirée de la tenue des médecins de l’époque, et du fait, aussi, que les cavaliers qui s’enveloppaient de la couverture de leur cheval étaient épargnés, la puce du rat, vectrice du bacille fatal, n’aimant pas les équidés.

Ce projet de cape avait fait l’objet de quelques articles à l’époque (Libération, Revue médicale suisse), ainsi que de tests très officiels. Manifestement, sans lendemain.

L’efficacité de cette protection reposait sur la durée de survie limitée du virus de la grippe hors de tout hôte : quatre heures. Il semble hélas que la durée de survie du Covid-19 soit bien plus longue. Mais l’idée de Frédérique Audoin-Rouzeau ne vaut-elle pas le coup d’être réexaminée? Le 10 mars – il y a une éternité –, Naomi Campbell-la-germophobe faisait ricaner avec sa tenue anti-coronavirus. Aujourd’hui, c’est un cinquième un tiers (mis à jour après une semaine qui a vu s’accélérer la mondialisation confinaire) de la planète qui est sous cloche, chacun chez soi.

MÀJ post-confinement. Les masques sont certes moins protecteurs, sans doute, qu’une combinaison, mais c’est tout ce qu’on a pour pouvoir évoluer dans l’espace public sans contaminer les autres. Ils sont enfin disponibles à la vente, et même si ce n’est pas le cas, on peut s’en fabriquer soi-même, sans même savoir coudre ! Alors, pour éviter une seconde vague, et l’instauration de mesures drastiquesà vos masques !
Filjak.

2020-03-23 Les leçons de la gestion du Covid19 en Chine, par un médecin français présent là-bas

2020-03-23 Notre confinement doit être plus strict, et nous devons plus utiliser les dépistages pour éviter les contaminations chez/par/pour ceux qui doivent rester  » dehors ».

Comment la Chine a gagné la guerre contre le coronavirus à Wuhan et dans le Hubei :

– en qualifiant les malades par examen clinique (le dépistage seul donnant beaucoup de faux négatifs)
– en mettant les malades graves en hôpital
– en confinant les autres contaminés dans des stades et gymnases
– en confinant leurs proches dans des hôtels
– en confinant strictement le reste de la population (60 millions de gens), sans autorisation de sortie, avec nourrissage à la porte.
Selon le docteur Klein, qui a été au cœur de la bataille, la victoire est à ce prix.

Voir aussi pourquoi Taïwan n’a qu’un seul mort.

 

 

Musées en visites virtuelles

Pour les amateurs, voici des musées en visite virtuelle: 
 
– Le Musée Reina Sofia de Madrid: https://www.museoreinasofia.es/abierto-online
– Le Metropolitan Museum de New York en 360°: https://www.metmuseum.org/art/online-features/met-360-project

Fight the virus (Simon and Garfunkel revisité…***)

Que le cœur me bat en entendant cela.

 

Toute la fougue de la jeunesse et l’énergie à en revendre !

Le lien du site est (il faut enlever lesespaces !) https://       www.youtube.      com/watch?v=3    OFKkCdq2y8

Paroles (Alvin Oon)

Hello virus from Wuhan
Another problem’s here again
Because you see the contagion creeping
And the virus is indeed spreading
And the memory
Of SARS planted in my brain
Still remains
We stand and fight

the virus

We hear of theories how it grew
From snakes and bats became a flu
Passing the sickness from man to man
Now it’s growing getting out of hand
It’s a virus that has travelled near and far
Corona
We have to fight

the virus

And in the latest news I saw
Ten thousand people maybe more
People falling sick with much coughing
People falling ill with much sneezing
People worried for their health and their ones so dear
Pneumonia
We keep the fight

the virus

Keep your hand clean always know
Hygiene will stop that virus grow
When you sneeze cover with a tissue
Even coughing just let me teach you
Wear a mask if you’re sick
So that others won’t get it too
We count on you
To help to fight

the virus

Together we must overcome
To beat this virus fight as one
For a life of health and harmony
It’s in our hands, it’s up to you and me
For the health of our land, of our friends and family
Humanity
We will win this fight

the virus