Le « bonheur » d’un grain de blé ?

par François Varillon

« Le grain de blé est parfaitement heureux dans son grenier. Pas de gouttière, pas d’humidité, les petits copains du tas de blé sont très gentils, il n’y a pas de dispute, c’est parfait. Permettez-moi de dire : petit bonheur de grain de blé dans un grenier. Transposez : Bonheur de l’homme, honnête aisance financière, succès dans les affaires, bonne santé et ainsi de suite… Certes, nous ne devons pas mépriser le bonheur humain, je vous souhaite à tous d’être heureux de ce bonheur-là, bonheur d’un petit grain de blé dans son grenier, mais tout de même ! Petit bonheur au regard de ce que nous devons être pour toute l’éternité.

J’imagine que ce grain de blé est très pieux, il remercie Dieu : Seigneur, je te remercie de ce que tu me donnes, ce bonheur qui fait que ce que je suis tellement heureux dans mon grenier et je souhaite que cela dure toujours ! Il a raison de remercier Dieu. Seulement attention ! Il ne faudrait pas que ce grain de blé s’adresse à un Dieu qui n’existe pas ! Or un Dieu qui ne serait que l’auteur et le garant du petit bonheur de grain de blé dans un grenier, même si ce bonheur est tout à fait légitime, je dis : un tel Dieu n’existe pas, il est une idole. C’est précisément le Dieu nié par beaucoup d’athées qui sont nos contemporains. Pouvons-nous dire qu’ils ont tort ? Et si le grain de blé s’obstine à chanter des cantiques, je prends ma plume et j’écris un traité pour parler de l’illusion des croyants.

Un jour, on charge le tas de blé sur une charrette, et l’on sort dans la campagne. La campagne est encore plus belle et plus agréable que le grenier. Aussi devant le ciel bleu, le soleil, les fleurs, les arbres, les plaines, les montagnes, le grain de blé remercie Dieu de plus belle : Seigneur, je te remercie, tout cela est tellement beau ! Il a raison, il faut remercier Dieu des belles choses qui sont ici-bas. Mais il reste toujours un grain de blé : un Dieu qui ferait que le grain de blé reste le grain de blé, un Dieu qui maintiendrait le grain de blé dans son grenier sans aucune espèce de fécondité, un tel Dieu n’existe pas.

On arrive sur la terre fraîchement labourée. On verse le tas de blé sur le sol : petit frisson, c’est frais ! Peu importe, c’est agréable, c’est une sensation nouvelle. Mais voici qu’on enfonce le grain de blé dans la terre. Il ne voit plus rien, il n’entend plus rien, l’humidité le pénètre jusqu’au-dedans de lui-même. Le grain de blé qui, par la mort inévitable, est en train d’être transformé, de devenir ce qu’il doit être, c’est-à-dire un bel épi regrette le grenier où en effet, il était très heureux, mais heureux d’un petit bonheur humain. À ce moment précis, il dit ce que disent autour de nous des millions d’hommes : si Dieu existait, de telles choses n’arriveraient pas. C’est dommage car c’est précisément là qu’il s’agit du vrai Dieu : le Dieu qui le transforme pour le faire passer de l’état de grain à l’état d’épi, ce qui n’est possible que par la mort. Le seul Dieu qui existe est celui qui nous fait croître, passer d’une condition simplement humaine à une condition d’homme divinisé.

Telle est notre histoire, telle est la condition humaine. Il n’y a pas de croissance sans transformation, il n’y a pas de transformation sans mort et nouvelle naissance. »

François Varillon, Joie de croire, joie de vivre, Le Centurion, 1981, p. 38-39 

L’appel à être vrai : Parution d’un livre sur Marcel Légaut par Jacques Musset, 2020

.( ci-dessous un lien pour l’acquérir )

 Présentation du livre : « L’appel à être vrai »  (quatrième de couverture).

 

« De tous les êtres qui m’ont marqué spirituellement, c’est Marcel Légaut qui m’a ngendré le plus à ce que je suis devenu et à ce que je deviens sans cesse.

Marcel Légaut, Normalien, mathématicien, berger, spirituel et terrien... etc.
Marcel Légaut, Normalien, mathématicien, berger, spirituel et terrien… etc.

J’aime chez Légaut sa manière d’être humain : sa liberté de pensée, son inlassable préoccupation de vivre vrai afin de penser juste, sa recherche constante de cohérence entre le dire et le faire, son esprit critique toujours en éveil pour dépister les facilités, les alibis, les perversions, les fausses évidences !

Simultanément, j’ai toujours aimé aussi chez lui son attention fraternelle aux êtres et son respect de leurs cheminements.

J’aime aussi sa manière d’être chrétien : courir l’aventure du devenir soi en se laissant inspirer par l’esprit qui animait Jésus dans ses engagements au nom de son Dieu.

Enfin, j’aime son approche originale du mystère de Dieu. Dieu n’est plus une évidence. Les conceptions traditionnelles ne sont plus croyables. Pour lui, tout est à reconstruire à partir de l’expérience d’humanisation que l’homme fait de sa propre existence. C’est à ses yeux le seul terrain solide à partir duquel se poser sérieusement la question de Dieu.

Est-ce à dire que le cheminement humain de Légaut n’ait rien à apprendre à ceux qui ne partagent pas sa foi chrétienne ?

Marcel Légaut et son troupeau
Marcel Légaut et son troupeau

Pas du tout. L’exigence avec laquelle il s’est efforcé de prendre en main son existence d’une manière responsable et cohérente est une voie dont peuvent s’inspirer tout homme et toute femme qui aspirent à vivre vrai, à ne pas tricher avec eux-mêmes.

C’est le socle de toute démarche d’humanisation. »

 

p  Jacques Musset

 

 

Jacques Musset a été successivement aumônier de lycée, animateur de groupes bibliques, formateur à l’accompagnement des malades en milieu hospitalier.
Il a écrit plusieurs livres sur l’aventure spirituelle.

 

Coût 16 euros.   ( 14 euros en souscription jusqu’au 20 mars) .
Editions Golias.
Cliquez sur le lien afin de pouvoir  l’acquérir

2020-03-18 Souscription à un livre sur Marcel Légaut Vivre vrai

Marcel Légaut :  Le passé aide à penser l’avenir

Texte extrait de Marcel Légaut, L’Homme à la recherche de son humanité, 1992,
chap. 4 p.78-79 Aubier.

Petite introduction personnelle

Mathématicien de haut niveau (ayant fait par exemple Normale Sup sciences) avant de s’intéresser à l’Homme et à sa démarche pour grandir également en spirituel, Marcel Légaut m’intéresse par la manière dont il mène  sa réflexion qui ne peut être qu’hypothétique au départ. Continuer la lecture de Marcel Légaut :  Le passé aide à penser l’avenir

Dominique Collin : Le christianisme n’existe pas encore. 2018 (Résumé-compte-rendu de M. Champeaux-Rousselot)

Dominique Collin : Le christianisme n’existe pas encore. Editions Salvator, 2018
(Résumé-compte-rendu de Marguerite Champeaux-Rousselot, 2019-05)

( compte-rendu personnel : Continuer la lecture de Dominique Collin : Le christianisme n’existe pas encore. 2018 (Résumé-compte-rendu de M. Champeaux-Rousselot)

L’Esprit du christianisme, Joseph Moingt, 2018. ( Résumé/compte-rendu par M. Champeaux-Rousselot)

L’Esprit du christianisme, Joseph Moingt, 2018.
( Résumé/compte-rendu par Marguerite Champeaux-Rousselot, 2019-05)

Ce compte-rendu est fait du point de vue qui m’intéressait… J’ai surtout pris ce qui était le plus nouveau, le plus caractéristique, le plus fort ou le plus discutable… Continuer la lecture de L’Esprit du christianisme, Joseph Moingt, 2018. ( Résumé/compte-rendu par M. Champeaux-Rousselot)

Compte-rendu de « Légaut,  Devenir disciple de Jésus » par Thérèse  De Scott. 1988

Légaut,  Devenir disciple de Jésus, une lecture de l’œuvre de Marcel Légaut, par Thérèse  De Scott. Éditions Duculot, 1988

Résumé et Choix  de passages par Marguerite Champeaux-Rousselot Continuer la lecture de Compte-rendu de « Légaut,  Devenir disciple de Jésus » par Thérèse  De Scott. 1988