Dette de l’Allemagne envers la Grèce (29 Décembre 2010)

(Article intégralement traduit du grec. Les quelques expressions en rouge correspondent  à des passages qui doivent être améliorés mais ne gênent pas la compréhension du texte.)

Puisqu’il y a beaucoup de confusion et de désinformation sur la question des dettes de l’Allemagne envers la Grèce, nous voulons prendre la responsabilité d’informer brièvement l’opinion grecque et les parties prenantes, au sujet de cette question critique nationale.

Les dettes de l’Allemagne envers la Grèce sont deux catégories :

A.
1. Les réparations pour les dégâts causés aux infrastructures pendant l’occupation, c’est à dire à l’État, totalisant 7,1 milliards de dollars en  pouvoir d’achat de 1938. Cette somme, selon un document officiel de la Banque de Grèce, calculée en Mars 2010,  s’élève à 108 430 000 000, sans les intérêts légaux  ( avec le taux minimal de 3%,  le montant en 1938 dépasse maintenant 1 billion, soit  environ trois fois plus que la dette).

  1. L’emprunt d’occupation, de 3,5 milliards de dollars ( montant en valeur de 1938). Cet emprunt  d’occupation représente environ la moitié de la somme de 7,1 milliards de dollars. Elle atteint aujourd’hui environ 54 milliards d’euros, sans les intérêts légaux.
    Cet emprunt,  qui est recalculé chaque année, tant  par la Banque de Grèce que par la Banque d’État allemand, a généré  une famine mortelle et à des centaines de milliers de morts. L’emprunt d’occupation, nous devons y insister, nous l’avons  versé avec du sang !

Et ces deux montants n’ont pas été rayés, et on ne peut les rayer, parce que ces dettes sont reconnues par les accords internationaux et les conventions internationales.

Il suffit que chaque gouvernement grec le demande. Parce que, si le gouvernement allemand refusait de rembourser, n’importe quel gouvernement grec  pourrait  avoir recours aux tribunaux internationaux et, sans aucun doute,  serait validé dans son droit de les exiger.

Aucun gouvernement grec n’a suivi  ou poursuivi cette procédure en justice.

À certains moments,  une question à ce sujet fut posée, avec une note verbale, mais la question en resta là, après le refus du gouvernement allemand, donné avec des excuses scandaleuses.

Le refus du gouvernement allemand s’est exprimé de nombreuses manières.

Une, à qui est due principalement  la désinformation,  est l’affirmation de l’Allemagne selon laquelle  ont été prétendument accordés à la Grèce, le 21 Septembre 1961, 115 millions de marks, avec lesquels elle prétend  avoir  éteint ses les obligations. Lors de la transaction qui avait lieu alors pour la libération du  criminel de guerre Merten, fut signée effectivement un contrat, qui, dans une note, cependant, porte la signature de l’ambassadeur de Grèce d’alors à Bonn, qui souligne explicitement que, avec cet argent, qui est pas essentiellement destiné aux victimes, mais pour les autres catégories de victimes, ne sont pas réglées les obligations de l’Allemagne envers la Grèce et que la Grèce ne renonce  pas à ses indemnisations. On notera en outre que ce montant n’a finalement été que de 38 millions de marks.

B.
1. Les indemnisations des victimes maintenant.

100 victimes de l’Holocauste, dont 89 ont été reconnues. (56 225 morts environ ).

Un cas particulier est celui des victimes de Distomo, dont  l’indemnisation atteint actuellement environ 60 millions d’euros, selon la décision du Plénum de la Cour suprême, que le ministre de la Justice du gouvernement Simitis avait saisi, mais la décision de la Cour suprême pertinente ( Corte suprema di cassazione), en Italie, en Octobre 2008, l’ a emporté, décision  qui s’applique aussi à Distomo.

La décision finale à propos des revendications des victimes et de celle de Distomo elle-même  est tombée au Tribunal international de La Haye, en ce  qui concerne les procédures du gouvernement allemand, le 29 décembre  2009, à l’appel de la décision de la Cour suprême de l’Italie, en prétextant une immunité.

La Cour internationale de La Haye, selon une information fiable,  se réunira le 15 Janvier 2011 pour  entreprendre les démarches nécessaires d’ici la fin de Mars de cette même année. La décision sera rendue, probablement en été 2011,  s’il n’y a pas  d’interposition de l’Etat grec ou de tout autre Etat.

Pour autant que ??? la décision sur une immunité pour l’Allemagne la libèrerait une fois pour toute de la question de l’indemnisation des victimes, les autres  exigences demeurent en attente.

Mais le gouvernement grec peut, néanmoins, soulever la question des compensations pour des raisons morales, et  celle de la solution d’un problème qui a à voir avec la revendication des victimes et les obligations de l’Allemagne vis à vis des raisons humanitaires.
2. Les trésors archéologiques, qui ont été  saisis dans nos musées, les sites archéologiques et les fouilles illégales, sont documentés, et ne sont pas revenus comme ils le devraient.
Le  » Conseil  National  du Recouvrement des dettes de l’Allemagne envers la Grèce » avec son président et directeur général Manolis Glezos Evangelos et son Secrétaire Evanggelos Mahera, mène une lutte incessante pour cette question d’importance nationale.

 

Ne pas mendier, mais exiger :

Il est exigé que chaque gouvernement grec fasse l’historique de la dette et à réclame, enfin, les réparations de l’Allemagne. Comme les choses ont évolué, seulement les gouvernements grecs sont en mesure d’accomplir cette tâche.

Il est exigé du gouvernement allemand qu’il arrête d’essayer de fuir, en   diffusant, mensongèrement, qu’il a payé dans le passé ou qu’il ne doit rien.

La vérité est que la Grèce est le seul pays européen qui n’a pas reçu de compensation par l’Allemagne, tandis que tous les autres ont été indemnisés!

La vérité est aussi que les deux pays de la triple occupation durant la période 1941-1945 (soit l’Italie et la Bulgarie), qui  à la suite de l’Allemagne nazie envahirent la Grèce, ont versé leur indemnisation à la Grèce,   et seule l’Allemagne refuse (s’exonère) de  payer ses dettes. Cependant,  il est vrai qu’aucun gouvernement allemand ne sera disposé  à en répondre si les gouvernements grecs ne réclament pas comme il faut ce qu’il faut.
Nous n’avons rien contre le peuple allemand. Au contraire, nous trouvons de précieux soutiens dans les allemands démocrates et antifascistes,  qui comprennent eux aussi que le paiement des amendes  à la Grèce est une condition nécessaire pour tourner définitivement la page noire du nazisme et  progresser dans un avenir européen commun démocratique, tout en respectant les valeurs fondamentales de l’homme, la solidarité et l’humanité.

 

En renforcement de ce qui précède, nous ajoutons aussi l’exigence du parti La Gauche au gouvernement allemand, le  29 janvier 2010, qui se lit comme suit:

 

 

1 – L’armée allemande et les bataillons d’assaut SS ont commis pendant la Seconde Guerre mondiale des crimes haineux, aussi  en Italie. Surtout après la chute de Mussolini et le retrait de l’Italie de son alliance avec l’Allemagne nazie en Septembre 1943, les crimes commis par l’armée allemande contre la population civile furent innombrables.

2- Le gouvernement allemand doit assumer ses responsabilités pour ces crimes atroces. Il y a pas eu jusqu’à aujourd’hui de réponse suffisante. Face à ces personnes qui ont fait face à la terreur nazie, la République d’Allemagne s’est bornée à des gestes symboliques.

3 – Suite  à ne pas  avoir payé les revendications,  les survivants ont fait des recours  ou leurs proches ont poursuivi,  dans le passé récent, que ce soit individuellement ou collectivement, auprès des tribunaux italiens. Certaines de ces actions ont été estimées justes par la Cour suprême de l’Italie, la Cour de cassation. L’Allemagne fédérale a été finalement condamnée, en octobre 2009, à verser une indemnisation.

4 – De ce cas relèvent aussi  les décisions de justice concernant les victimes du massacre de Distomo par les SS, dont les parents exigent l’exécution des décisions judiciaires qui ont fait l’objet de décisions de justice.

5-  Le gouvernement fédéral a refusé ,   à tous ces jugements,  de payer un million d’euros pour les proches des victimes qui ont été exécutés l’été 1944 dans le village de Civitella, par la  division de l’armée allemande «Hermann Göring». 50 recours sont encore en attente dans  les tribunaux italiens.  Il a refusé de verser l’indemnisation des victimes de la SS. Il n’est pas encore disposé à reconnaître la décision de la Haute cour italienne. La Cour Suprême Cour de cassation (Corte suprema di cassazione) pour crimes contre l’humanité ne reconnaît pas l’immunité, que le gouvernement allemand s’arroge en refusant de reconnaître la décision de la cour italienne à appliquer.
6- Au lieu d’indemniser ces personnes, le gouvernement allemand entame une action judiciaire   contre l’Italie devant la Cour internationale de La Haye. Cette action a été présentée en Décembre 2009 avec la présentation d’un justificatif d’excuse.  Le gouvernement allemand cherche à ce que la Cour internationale reconnaisse que le tribunal italien a omis d’examiner le droit de l’immunité du gouvernement fédéral.
Cette responsabilité – pour donner à César  ce qui est à César –  ce sont les gouvernements grecs qui la portent tous, entièrement et proportionnellement, ainsi que les partis  politiques grecs et les citoyens grecs qui n’ont pas mis la pression sur les gouvernements pour qu’ils fassent leur devoir concernant sur ce problème énorme national et pas seulement national.
Le mot clé qui explique ce phénomène : la subordination des gouvernements grecs, des partis politiques, des organisations, etc.

Les exceptions confirment la règle.

Néanmoins, notre combat continue jusqu’à l’achèvement de la justice.
Pour plus d’informations, voir  dans le journal « Mémoire et  dette», du Conseil national du recouvrement  des  dettes de l’Allemagne à la Grèce: http://www.holocaust.gr.
et: Fichier http://www.damonpontos.gr: réparations allemandes.

Le directeur pour l’Allemagne, du Conseil national

Damian Vassiliadis