Conférence « Quels genres grecs en Babylonie juive ? Esquisse d’un modèle » – en visio. (Genres littéraires)

Conférence du Laboratoire d’études sur les monothéismes

Mardi 23 novembre prochain de 11h à 13h, James Adam Redfield est l’invité du Laboratoire d’études sur les monothéismes pour parler des influences grecques dans le Talmud de Babylone (lien en visio sur demande).

Résumé

En tant que peuple trans-impérial, les Juifs participaient certainement aux diverses formes d’échanges culturels qui venaient quelque peu estomper la frontière entre les empires romains et sassanide dans l’antiquité tardive. Parmi ces échanges, il faut aussi compter le transfert de certaines formes littéraires. L’intensité, la chronologie, les mécanismes, la qualité et les conséquences de ces échanges restent cependant débattus. Quelques études récentes ont souligné la nécessité de développer un nouveau modèle permettant de comprendre, non seulement la réception passive des formes littéraires grecques (ou perses) par les Juifs babyloniens, attestée dans le Talmud mais aussi les bols à incantations, mais aussi les processus par lesquels les communautés juives de Babylonie ont activement transformé certains éléments de la culture gréco-romaine et les ont adapté à et leur nouveau milieu d’accueil et aux institutions particulières de ces communautés. 

Dans le but d’esquisser un tel modèle à partir d’une démarche inductive, nous allons nous concentrer ici sur l’analyse littéraire et philologique d’une longue composition, très complexe : une série de contes fantastiques suivis de commentaires exégétiques(midrash) sur des thèmes cosmologiques, mythologiques, et sotériologiques (b. Baba Batra, 73a-75b : une traduction de ce passage, ainsi que le texte original, seront mis à la disposition des auditeurs). Des chercheurs ont déjà montré la présence dans cette composition de structures mythiques spécifiquement iraniennes, et d’autres motifs folkloriques plus largement diffusés. Mais y a-t-il quelque chose de grec dans ce produit de la culture judéo-babylonienne ? Combien, comment ? Dans quel sens faut-il comprendre ici la notion de « culture » ? Pour répondre à ces questions, nous allons considérer, non seulement certains parallèles grecs, comme le Roman d’Alexandre, ou tirés des exemples de paradoxographie, qui peuvent être sérieux ou parodiques, ou encore de l’ethnographie hellénistique, mais aussi l’évolution de ces éléments narratifs dans la tradition talmudique elle-même. Dès lors que les Juifs entreprennent de mobiliser des formes littéraires similaires pour thématiser de problèmes analogues, on peut parler d’échange culturel. Dans cette perspective, il nous faut aussi une définition plus dynamique et réciproque de la «culture» des Juifs de Babylonie, susceptible de renouveler notre regard sur le rôle écologique de l’« hellénicité » dans ce contexte.

Daniel Barbu

Cliquer pour accéder à conference_redfield.pdf

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