« Jules Barbey d’Aurevilly et Maurice de Guérin, une poétique dionysiaque », par Florence Burnouf, le 10 octobre 2013, à Saint-Sauveur-le-Vicomte

Le musée Jules Barbey d’Aurevilly de Saint-Sauveur-le-Vicomte a l’immense privilège d’accueillir, depuis le 15 juin dernier, une exposition de gravures (xylographies, burins, pointes sèches, monotypes) et quelques ebrus, consacrés par Florence Burnouf, peintre, graveur et poète,  à l’œuvre littéraire et poétique de ce  grand écrivain normand.

En guise de clôture de cette exposition temporaire, l’artiste nous fera le plaisir, ce jeudi 10 octobre à 20h30, de proposer, avec ses propres mots, une veillée littéraire intitulée : « Jules Barbey d’Aurevilly et Maurice de Guérin, une poétique dionysiaque »

Cette causerie nocturne s’attachera à aborder conjointement le parcours poétique de Barbey et celle de son plus cher ami de lycée, Maurice de Guérin, décédé très jeune, en 1839, à l’âge de 29 ans.

L’enjeu pour Florence Burnouf est moins de revenir sur l’histoire de cette amitié d’adolescence que d’évaluer les fondements communs de leur inspiration poétique. Par delà son appartenance affichée à la religion catholique Barbey ne cessa en effet d’alimenter son œuvre d’une certaine sève dionysienne, de nature païenne et animiste. S’identifiant lui-même à la figure du Sagittaire, Barbey n’évacua  jamais de son esprit l’image saisissante du plus remarquable des écrits en prose de Maurice de Guérin, Le Centaure, paru à titre posthume en 1840. Résurgence païenne, cette figure mythologique incarnait, pour ces deux représentants d’une génération dandy et romantique, l’exaltation de la sensibilité, l’éveil des forces obscures de la nature et la revendication du tragique. En ce sens Barbey, qui assura lui-même la publication posthume du Centaure de Maurice de Guérin, ne cessa jamais, sa vie durant, de développer l’intuition fondamentale de son ami d’enfance. L’Ensorcelée et Un Prêtre marié, tout  investis de merveilleux, ne font-ils pas renaître en Cotentin les « haillons sacrés» des mythes ancestraux qui avaient bercé son enfance ? C’est toutefois le poème Amaïdée, écrit en 1835, en très étroite relation avec Guérin, qui révèle le plus clairement l’inspiration païenne d’un Barbey « bacchique », célébrant par sa plume la puissance du grand Pan et les forces spirituelles de la nature.

En s’attachant à évoquer cette dimension essentielle et sous-estimée de l’œuvre de Barbey et de Maurice de Guérin, Florence Burnouf nous fera elle-même partager son propre regard d’artiste et d’esthète, associant à sa longue et profonde immersion dans les écrits de ces deux  poètes sa passion pour Lord Byron ainsi que pour l’Orient éternel, dont l’âme dionysienne ne s’est jamais effacée.

Cette veillée littéraire, d’une durée d’environ une heure, sera proposée à partir de 20h30 au musée Jules Barbey d’Aurevilly, rue Bottin Desylles.

Accès libre et gratuit, sans réservation préalable.

Renseignements auprès du Pays d’art et d’histoire du Clos du Cotentin (02 33 95 01 26), qui organise cette manifestation.

Cette information nous a été transmise par la Société Barbey d’Aurevilly.