Ces deux textes concernent la foi : il me semble que, selon lui, Dieu est précisément celui qui n’exige pas de nous la foi en lui pour vivre et pour vivre quasiment en sa présence…
Cela me fait directement penser à l’Evangile : « Mais quand t’avons-nous visité… !! »
Ils sont cités dans Désir et appel, Lévinas et la psychanalyse, par Catherine Chalier
https://www.cairn.info/revue-le-coq-heron-2002-4-page-13.htm#re21no21
Dans sa prison, en 1944, le théologien protestant D. Bonhoeffer, qui devait périr assassiné par les nazis, écrivait : « J’aimerais parler de Dieu non aux limites, mais au centre, non dans la faiblesse, mais dans la force, non à propos de la mort et de la faute, mais dans la vie et la bonté de l’homme. Près des limites, il me semble préférable de se taire et de laisser irrésolu ce qui est sans solution. La foi en la résurrection n’est pas la solution du problème de la mort. “L’au-delà” de Dieu n’est pas l’au-delà de notre entendement. » Il disait encore : « Nous avons à trouver Dieu dans ce que nous connaissons et non pas dans ce que nous ignorons. » (Dietrich Bonhoeffer, Résistance et soumission. Lettres et notes de captivité, trad. L. Jeanneret, Genève, Labor et Fides, 1973, p. 290-291.)
Il reprochait à la théologie de se servir de Dieu comme un deus ex machina censé répondre aux questions ultimes, apaiser les détresses et résoudre les conflits. Il s’élevait contre un discours religieux qui met en cause « la santé, la force et le bonheur en soi » et soutenait que Dieu faisait savoir aux hommes qu’ils peuvent vivre sans Lui : « Le Dieu qui nous laisse vivre dans le monde, sans l’hypothèse de travail Dieu, est celui devant qui nous nous tenons constamment. » ((Dietrich Bonhoeffer, Résistance et soumission. Lettres et notes de captivité, trad. L. Jeanneret, Genève, Labor et Fides, 1973, p. 366-367. Voir également p. 322 et 352.)