Le secret bancaire : la Grèce en déficit, devrait-elle demander, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, une contrepartie à la Suisse qui profite de l’évasion fiscale grecque qu’elle encourage indirectement… !?!
Les faits : L’accord Suisse, Allemagne et Royaume –Uni (août 2011)
La Suisse a signé en août avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, des accords dits «Rubik», conçus à l’origine par les banquiers suisses eux-mêmes. Avec cette belle invention, on rend quasiment légal le secret bancaire qui fait les choux-gras de la Suisse ! L’Allemagne et le Royaume-Uni acceptent de fermer les yeux sur l’évasion des fonds de leurs parasites fiscaux en échange de taxes sonnantes et trébuchantes que la Suisse prélèvera elle-même sur les fonds illégaux qu’elle abrite.
Commentaire :
On reste sans voix…
Quel exemple ! Le recel passera pour légal, selon un réalisme aveugle…
Première remarque : l’Allemagne et le Royaume-Uni se rendent-ils compte de l’encouragement à frauder qu’ils donnent ainsi ? Des conséquences à long terme et à grande échelle ? Alors que nous avons l’exemple des USA qui luttent sans relâche pour détourner leurs citoyens de ce comportement grâce aux moyens les plus modernes et internationaux.
Deuxième remarque : cela leur rapportera certes puisque dans les cas allemand et britannique, l’imposition des comptes est élevée : à un premier impôt sur le stock, compris entre 19 % et 34 % des avoirs, s’ajoute une taxe sur les revenus générés par ces avoirs (26,4 % pour les Allemands ; de 27 % à 48 % pour les Britanniques). Or les Allemands auraient dissimulé en Suisse de 130 à 180 milliards d’euros et les Britanniques entre 52 et 141 milliards d’euros. Les taxes représenteraient alors de belles sommes.
La France, où certains auraient dissimulé en Suisse 90 milliards, doit-elle faire pareil ? En ces temps de déficit, cela ferait du bien !
Doit-on même encourager les bas de laine à … prendre le chemin de la Suisse sur la pointe des pieds pour faire rentrer plus de taxes ?
Faire la promotion de l’évasion et de la fraude fiscale va-t-il devenir un métier à Bercy , ou cela est-il un nouveau job pour les banquiers suisses ?
Parions qu’un si bel arrangement va s’exporter dans les autres pays ! dans les paradis fiscaux, dans ceux qui commençaient à ouvrir leur secret bancaire ( Luxembourg, Autriche ) mais aussi les pays où on payait l’impôt correctement … Et quelle aubaine pour les dirigeants corrompus qui détournent de l’argent de pays démunis…
Nous n’aurons aucun, – ou peu ! et pour cause – contrôle sur les dires suisses, devrons-nous en plus remercier la Suisse de prélever l’impôt à notre place ?
Tout cela alors qu’on sait que le secret bancaire favorise au fond le développement de la corruption, l’essor des mafias dans tous les domaines, et donc des pertes de croissance, voire la pauvreté, la maladie, la drogue, l’ignorance, et les guerres.
Et surtout, surtout, et la Grèce ? Doit-elle faire comme l’Allemagne qui lui fait si bien la leçon ?
Selon diverses sources ministérielles grecques, les montants déposés par des grecs en Suisse dépassent les 100 milliards de Francs, un article du Figaro daté du 3 juin dernier évoquant même la somme de 280 milliards d’Euros, ( plus d’un an de PIB de la Grèce ) un montant qui a explosé depuis le début de la crise et qui continue peut-être encore à grossir.
Ce ne sont pas moins de 14 000 contribuables qui doivent pour 36 milliards d’euros à l’Etat grec, a expliqué le premier ministre George Papandreou dans son interview au Financial Times Deutschland. 32 milliards sont dus par des sociétés. « En 2009, la fuite des capitaux s’est élevée à 5,4 milliards d’euros dont 4,9 milliards ne concernent que 8.667 Grecs, et dont 42% déclarent moins de 20.000 euros de revenus », a souligné M. Vénizélos.
Non ! faisons changer l’Allemagne et le Royaume-Uni, faisons bloc pour faire sauter le secret bancaire, et que la Grèce puisse récupérer les fonds auquel son peuple avait droit.
Et si jamais la Grèce, pressée par le temps, signait un accord comme celui qu’Allemagne et Royaume Uni ont signé sans nécessité aussi impérieuse, que ce ne soit que momentané.
P.B.