Le circuit des intérêts Banques-États-BCE : Grèce-France-Allemagne-Europe

La BCE prête aux banques  à 1% et les banques prêtent aux Etats à 4,5% par exemple en ce moment pour la France, un peu moins à l’Allemagne qui est mieux « classée «  désormais que nous, et les derniers taux auxquels la Grèce a dû emprunter  avant que l’Europe ne l’aide  étaient autour de 15% : on lui a même proposé  des taux à 16,75%… Imaginez !

Lorsqu’on sait  que actuellement la France emprunte 500 millions d’euros par jour car elle ne peut rembourser ses dettes, on imagine  les dégâts en France …  ( cf. le compteur de la dette publique française  avec des comparaisons avec le passé et avec les autres pays : fort instructif !  http://cluaran.free.fr/dette.html ).

Quant à la Grèce, elle emprunte encore … pour rembourser ses dettes déjà faites et payer ce qu’elle doit payer dans l’urgence : elle augmente donc sa dette  car on ne dit pas assez que l’argent qu’on lui verse est un prêt , et non un don.  

Mais qui lui prête actuellement ?

Actuellement,  la Grèce  ne peut plus emprunter aux banques privées. Elle emprunte aux Etats de l’Europe ( par le biais de l’Europe)  : le taux est inférieur  à celui que lui imposeraient les banques, mais néanmoins il est tel que la France … fait une excellente affaire en prêtant aux Grecs…

Lorsque la Grèce déjà endettée à été poussée à dépenser plus que de raison pour les Jeux Olympiques, faisant travailler les Banques, les entreprises  souvent européennes etc. ,  lorsque la Grèce il y a encore deux ans a acheté des armes à la France et à l’Allemagne en empruntant, qui l’a poussée à conclure ces marchés ? qui a  poussé des banques privées françaises et allemandes à lui prêter de l’argent  pour que ce pays, qu’on savait pourtant endetté,  achète ces armes et fasse tourner les industries françaises et allemandes, avec des taux qui ont « bien » rapporté à ces mêmes banques pendant un temps ?

Et qui maintenant, lorsque la Grèce est reconnue incapable de rembourser les banques, va aider les banques à « surmonter » la crise générée par ce défaut de paiement grec ?

De nos jours, en France, un banquier n’a plus le droit de prêter  pour acheter un lave-linge ou un appartement  sans avoir vérifié la solvabilité de son emprunteur… et si celui–ci est incapable de rembourser et va en commission de surendettement, le banquier en sera de sa poche le plus souvent : c’est  moral.

Or c’est seulement depuis 1973 que l’équivalent d’alors de la BCE ne prête plus aux Etats et que les Etats doivent s’adresser aux Banques.

Nous nous demandons s’il ne faudrait pas que la BCE puisse prêter aux Etats au taux de 1%, mais évidemment avec une BCE riche de fonds de solidarité, en mutualisant les  risques, et en vérifiant l’utilisation des fonds.

Il nous faut pour cela une Europe forte et solidaire.

 

P.-M. Gaursse