Une Grèce cohérente avec ses racines : la séparation de l’État et de l’Église orthodoxe (2018-11)

Enfin, notre chère Grèce d’aujourd’hui ne sera plus en décalage avec les valeurs dont elle a porté si haut les couleurs, elle qui fut le berceau de la démocratie, et un pays antique où régnait la liberté de croire et de penser, la tolérance et l’écoute…

Évolution de la situation

L’Antiquité grecque a vu évoluer sur les 2500 ans qu’on connaît une religion qui était liée aux lieux de vie de chacun, puis à la cité, à des groupements divers , mais nombreux étaient

La Grèce est maintenant à 56,7 % en faveur d’une séparation de l’Eglise et de l’État.

Depuis 30 ans, un débat à ce sujet a eu lieu et s’était accompagné chaque fois d’un petit pas de plus vers la laïcité dans le pays : les partis au pouvoir, de droite comme de gauche, ont progressé dans cette direction pendant plus de 30 ans.

1982 : le parti socialiste introduit le mariage civil.
2001 : le parti socialiste fait retirer la mention de la religion sur les cartes d’identité, sur requête de l’union européenne.
2009 : les conservateurs suppriment l’obligation des cours de religion orthodoxe pendant la scolarité
2015 : Alexis Tsipras fait campagne en promettant la séparation de l’église et de l’État.
2015 : C’est le premier président élu a prêter serment non plus sur l’Évangile mais sur la Constitution.
2018 : il concrétise cette séparation.

 

Explication de cette situation qui semble invraisemblable

La situation de l’église orthodoxe et les réformes nécessaires dues à cette situation peuvent sembler incroyables, mais il faut en tout cas savoir que la situation était tout à fait légale dans le contexte grec.

Elles sont tout à fait explicables par les conditions historiques de la Grèce : revoir si nécessaire les raisons historiques à cette situation sur notre site : https://recherches-entrecroisees.net/?s=orthodoxe .

En voyant le déroulement de cette Histoire, on comprend combien il est indispensable d’envisager les conséquences à long terme de toutes les mesures politiques.

Par rapport à ces particularités,  la séparation de l’Eglise orthodoxe de l’État se met donc en route avec les mesures suivantes :

  • L’État continuera à verser 200 millions d’euros par an pour le salaire des popes, mais les popes ne seront plus fonctionnaires et ce montant ne sera pas réévalué.
  • Les biens, très importants, de l’Eglise orthodoxe seront gérés par un fonds.
  • Ils seront également soumis à l’impôt foncier excepté uniquement les lieux de culte.
  • Lorsqu’il est impossible de se mettre d’accord sur la nature d’un bien qui génère des bénéfices ( lieu de culte ou non), ils seront partagés entre l’État et l’Eglise.

Le prochain pas à faire :

Mais un autre projet est déjà dans les tuyaux : réviser l’article 3 de la constitution selon lequel la religion orthodoxe est la « religion dominante ».

Là aussi cette réforme irait dans le sens de l’exemple de tolérance des Grecs de l’Antiquité qui, pendant 2500 ans,  ont eu globalement un esprit religieux mais ouvert à toute recherche…  ( cf.  l’article :  « Apollon, quels mythes ! … Mais au fait,  les Grecs croyaient-ils  à la Mythologie grecque ? » https://recherches-entrecroisees.net/2018/11/24/apollon-quels-mythes-mais-au-fait-les-grecs-croyaient-ils-a-la-mythologie-grecque-par-marguerite-champeaux-rousselot/</

Ah ! Si la Grèce votait paisiblement cette révision, quel bel exemple à donner aux personnes mais aussi aux pays qui eux vont dans l’autre sens…

 

Marguerite Champeaux-Rousselot ( 2018-11-22)

 

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