En novembre 2014, j’ai publié une étude sur le synode sous le titre « Miséricorde et doctrine : enjeux théologiques et ecclésiologiques du synode sur la famille ». Nous sommes à mi-parcours du temps qui sépare la première de la seconde session de ce synode. J’essaie ici de faire le point sur la préparation de cette dernière.
Les controverses et affrontements qui ont eu lieu avant et pendant le synode, qui se sont focalisées sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion eucharistique, ne se sont pas apaisés. Bien au contraire. Elles ont même parfois pris un ton plus violent. Je reste convaincu qu’il s’agit là d’une question paradigmatique dont la réponse conditionnera l’approche possible concernant d’autres dossiers difficiles : contraception, union homosexuelle, polygamie…
Il y a cependant plusieurs éléments nouveaux : des pétitions adressées au pape ou aux évêques pour qu’ils maintiennent fermement la doctrine de l’Église ; des rencontre entre évêques de différents pays en préparation de la prochaine session du synode ; et différentes études théologiques nouvelles en appui tant des opposants à tout changement que des promoteurs d’un changement dans la pratique de l’Église.
J’avais exprimé une conviction dans ma première étude : une pastorale de miséricorde, dans cette question précise, n’est pas possible de façon cohérente sans changement de doctrine. Les débats et controverses en cours me confirment dans cette conviction.
Je suis aussi convaincu, et on touche là à une difficulté majeure, que la doctrine dite unanime à travers toute l’histoire de l’indissolubilité du mariage sacramentel ne peut rester indemne dans la perspective d’une ouverture à la communion sacramentelle pour les divorcés remariés : elle demande à être réinterprétée radicalement en termes d’appel éthique et d’exigence spirituelle, mais nom en termes de norme de type canonique.
En conclusion j’essaie de d’imaginer les différentes réponses possibles qu’apportera le synode, dans une ligne d’ouverture ou de ce que je considère comme un blocage, et les différentes réponses qui pourraient être celles du pape François.