Place des femmes, femmes diacres et diaconesses juste après Jésus : Andrea Taschl-Erber trouve les textes

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La place des femmes, autour de Jésus comme après sa mort et dans les premiers siècles, commence à faire l’objet d’une véritable recherche critique et scientifique sans préjugés ni intentions particulières.

L’observation grammaticale est difficile puisque en grec comme en latin et dans bien d’autres langues, la forme masculine l’emporte sur le féminin, si bien que ce masculin équivaut à ce que je peux appeler un neutre de généralité.

Dans un blog assuré par Nathalie Mignonat la question de la place des femmes tient une place particulière. Le couple Mignonat a contribué à représenter les familles lors du synode de la famille :  familles au sens le plus large et le plus riche de différences, avec un couple parental comme toutes les autres familles. Nathalie Mignonat s’intéresse aussi à la place des personnes qui font partie des familles ( homme, femme, enfant, père , mère etc. ) avec des particularités parfois bien différentes. Elle regarde cela également au niveau du religieux, du social, de l’humain.

C’est à ce titre qu’elle vient de relayer sur son blog du  17 octobre 2018 un ensemble de réflexions passionnantes : https://synodequotidien.wordpress.com/2018/10/16/16-octobre-2018/

Un article novateur et technique sur la place des femmes après Jésus

Dans la traduction française de ce journal, un article est consacré aux femmes,  pendant les premiers siècles de l’après-Jésus  : http://www.osservatoreromano.va/fr/news/femmes-de-diacres-ou-diacres-femmes

il est intitulé « Femme de diacres ou diacres femmes ». Ce document technique et académique a été produit par Andrea Taschl-Erber qui s’est penchée non seulement sur les textes du Nouveau Testament mais également, ce qui était rarissime,  sur les textes disponibles qui nous sont parvenus et remontent aux premiers siècles, et fait encore plus rare, elle les met à disposition du grand public de façon claire et non ambiguë.

Elle se sert de l’étude grammaticale, lexicale et même syntaxique : le vocabulaire, le pluriel indifférencié ou au contraire différencié, le masculin « de généralité »,  la construction en parallèle de certaines phrases qui impliquent des sujets communs ou différents : l’étude est extrêmement précise et argumentée.

L’article est disponible ici : http://www.osservatoreromano.va/fr/news/femmes-de-diacres-ou-diacres-femmes

La lecture de ces documents  dissipe des interrogations que certains ne souhaitaient pas même poser, et en particulier elle bat en brèche l’idée que l’on n’a pas d’informations du tout.

Il y a des informations encore faut-il désirer les lire.

On peut en tirer des conclusions, encore faut-il désirer le faire.

Visiblement ces écrits antiques ne parlent pas des femme de diacres sauf pour dire par exemple qu’un diacre doit être dans une situation exemplaire par rapport à la question de sa femme ou de ses femmes.

Ils traitent ou mentionnent par contre d’abord des diacres qui sont en fait des hommes et des femmes, indifférenciés,  puis un terme spécifique pour les femmes est créé : le terme « diaconesse », parallèlement au terme diacre qui est tantôt employé pour les hommes et les femmes, tantôt réservé aux hommes lorsqu’il y a un parallèle ou un complément pour les femmes.

Ce travail a été réalisé grâce à toutes nos techniques modernes qui permettent de collecter des textes, de les comparer ; grâce à l’analyse de la forme et du fond de ces textes, grâce à des méthodes critiques appartenant essentiellement à la recherche scientifique littéraire et historique, pour, à partir de faits (les textes), n’aboutir qu’à la compréhension de faits indiscutables. L’article a ainsi recueilli des informations, les a traitées sans préjugés, ce qui a permis de dégager des faits objectifs.

Les suites :  la place des femmes, un enjeu crucial pour aujourd’hui, à traiter comme au temps de Jésus ou juste après

Se bornant volontairement à être scientifique, l’article d’Andrea Taschl-Erber dont nous venons de rendre compte rapidement, n’a donc pas souhaité tirer de conclusions, ( malgré l’évidence des faits démontrés),  ne fait pas de propositions, et ne tire pas de conséquences en dehors de son domaine de recherche.

Le travail ne fait que commencer pour étudier les textes. On vient semble-t-il de s’apercevoir que deux verset d’une épître de Paul ne sont peut-être pas originels et ce sont ceux qui imposent le silence aux femmes. ( On reviendra sur ce sujet ).

Le travail ne fait que commencer aussi bien au niveau des interprétations de ces faits que de leur mise en perspective historique et sociologique.

Mais déjà, des théologiens peuvent s’emparer de ce qui est ainsi découvert  (et peut-être en fait « redécouvert »)  : ces vérités peuvent être utiles à notre époque qui par certains côtés présente de fortes ressemblances avec ce que Jésus  semble avoir souhaité mettre en place, un Jésus ne projetant pas de différence de valeur sur les personnes.

Dans la période de crise que nous vivons ( un terme souvent négatif, mais qui contient un ressort très positif ), il est presque incroyable, il est inespéré,  que le message de Jésus et celui des premiers temps qui l’ont suivi soit aussi adapté et valable pour notre aujourd’hui sur cette planète.

Le peuple des baptisés, et en particulier leurs théologiens et leurs exégètes,  devrait donc s’y atteler au niveau de certaines conceptions relevant de la foi et de la pastorale, car il est pressant – après apparemment un long retard et de longs détours – d’en tirer des conclusions sur un plan existentiel et des conséquences pour le Royaume et la vie de tous.

Marguerite Champeaux-Rousselot ( 2018-10-17)

 

Voici un petit extrait  du texte avec une démonstration :

« On peut tout d’abord faire référence à Phœbé, pour laquelle Paul, au début de la liste des saluts par lesquels il conclut sa lettre à la communauté de Rome, écrit une lettre de recommandation (cf. Romains 16, 1-2).

Phœbé est présentée avec le terme masculin — qui donc en tant que terminus technicus doit être compris comme un titre — comme diàkonos.

Le participe présent qui le précède, en mode linéaire-duratif, indique une fonction exercée de manière durable dans la communauté de Cenchrée, ville portuaire aux alentours de Corinthe.

Ainsi, même les formes plurielles masculines peuvent être lues de manière inclusive.

Dans la lettre à la communauté de Philippes, par exemple, là où dans 1, 1 elle s’adresse aux diàkonoi, ce groupe pourrait sans aucun doute inclure des femmes si l’on pense par exemple à Evodie et Syntychè, citées explicitement dans 4, 2. »

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