La recherche de la vérité dans la Grèce archaïque, par Pierre Vesperini, le mardi 8 mars 2022, 14h 30-15h 30, à Paris et en visio.

Vinciane Pirenne-Delforge (Normes religieuses et questions d’autorité dans le monde grec recevra Pierre Vesperini, CNRS, qui donnera  un séminaire au Collège de France, 11, place Marcelin Berthelot, Salle 2. 

Les cours et séminaires sont gratuits, en accès libre. Cependant, pour assister en visio,  il faut demander le lien  à Manfred : manfred.lesgourgues    @           college-de-france.fr

Notre commentaire est plus bas .

Résumé de l’auteur :

Du grand livre de Marcel Detienne Les Maîtres de vérité dans la Grèce archaïque (1967), on a gardé l’image d’une sorte de « premier âge » de la « pensée grecque », au cours duquel aèdes, devins, « rois de justice » et autres « sages » (sophoi) auraient possédé et proclamé à leurs contemporains des vérités inspirées par les dieux. C’est dans un deuxième temps, et au prix d’une « laïcisation » du savoir, qu’aurait pu naître la philosophie au sens tout à la fois de recherche (et non plus possession) du vrai, et de critique de la doxa (mythes, traditions, autorités, en un mot, « conglomérat hérité », pour le dire avec Gilbert Murray).

Ce qu’on voudrait tenter de montrer ici, c’est que ce schéma évolutionniste est trompeur. Les « maîtres de vérité » n’ont pas disparu avec le passage à la philosophie. Qu’il suffise de penser à Épicure, symbole du rationalisme philosophique s’il en fut. Et, symétriquement, l’idée de recherche et l’idée d’examen sont présentes dès les débuts de la pensée grecque, en ce qu’elles sont en fait inhérentes à l’esprit même du polythéisme grec.

Notre commentaire :

Ce séminaire semble particulièrement intéressant pour ceux qui s’intéressent à la représentation que nous nous faisons de l’intelligence grecque… comme exemple probant de l’idée de progrès, et d’un progrès qui va de ce que nous appelons l’irrationnel à ce qui est plus rationnel ; de ce que nous considérons comme plus « primitif » à ce qui est plus .. « civilisé »: nous aujourd’hui évidemment !

Nous avons sans doute encore bien du chemin à faire comme le montre Pierre Vesperini !

La doxa reçue par les Anciens n’était pas aussi rigide que la nôtre qui a été influencée indirectement, et par la foi en une vérité unique en matière religieuse, et par le désir d’une vérité unique pour le domaine rationnel. C’est notre conception même de la religion des Anciens grecs que nous devons réviser.

Une prise de conscience salutaire de la plupart des chercheurs qui prennent du recul nous semble bien converger vers cette découverte, au fur et à mesure que tombent les préjugés.

Conférence « Du laurier au mythe de Daphné »

Conférence (suite) sur Zoom le jeudi 20 mai à 14 h, par Marguerite Champeaux-Rousselot

Inscription gratuite ( voir plus bas) Conférence organisée par l’Université Populaire de Poissy.  

Session 2 ; Grèce du V° siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque romaine.

Thème : comment le laurier devint en Grèce la plante d’Apollon.  Peut-on parler de sacralisation ?

Une branche de laurier, une couronne de laurier sur une peinture du XVIIIème siècle ou sur une pièce de monnaie ou un vase antique se déchiffrent, simplement,  comme l’évidence d’une allusion à Apollon, ou même à Delphes voire à la poésie, deux domaines réputés d’Apollon par excellence. Chacun s’imagine connaître l’importance de cet attribut d’Apollon et son origine. Cependant comment ce  végétal utile par exemple comme épice culinaire a-t-il reçu un autre statut jusqu’à avoir une signification profonde d’ordre affectif ou symbolique pour la collectivité, puis participer au sacré  dans le cadre rituel et religieux de l’Apollon de Delphes ?

Lors de la première session, nous avons observé cette promotion, cette progression à partir des premières traces concernant le laurier ( textes, dessins, sculptures ) pour le voir prendre sa place dans le sanctuaire pythien de Delphes. Le panorama ainsi dressé s’était arrêté vers les Vème et  IVème siècles av. J.-C. 
Cette seconde session montrera  la  place importante ( et religieuse ? ) des auteurs de théâtre installant a posteriori le laurier dans les récits fondateurs de Delphes, et le rôle politique et social des artistes utilisant le laurier pour favoriser certaines idées. Nous irons probablement jusqu’à l’époque romaine comprise où Ovide donna une si grande célébrité au mythe de Daphné en le déplaçant pour le relier  au célèbre Apollon de Delphes : si nous avons le temps nous pourrons étudier comment se constitua ce mythe, bien longtemps auparavant, en Argolide. 

Ce recul temporel permet de  comprendre comment  un objet peut être enrichi et parfois sacralisé : nous aurons mené en quelque sorte une exploration anthropologique qui, en redonnant au laurier son histoire complexe, permet de mieux prendre conscience du travail de l’Homme sur son environnement : une question bien contemporaine ! 
Cette deuxième session enseigne également à  vérifier comment nous utilisons les informations antiques que nous avons… : lutter contre les simplifications culturelles abusives, savoir reconnaître les lacunes et nos ignorances, ne pas démissionner devant les nuances de l’Homme à respecter : autres enjeux cruciaux

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INFORMATIONS PRATIQUES :

C’est gratuit et organisé par l’Université Populaire de Poissy..

Il suffit de s’inscrire à l’avance sur le site à l’onglet inscriptions : donnez votre nom et adresse mail ( ne vous occupez pas du code demandé) et en dessous dans la partie Text , écrivez le jour et le nom ou le titre de la conférence. Ainsi ils connaissent  le mail de la personne et lui envoient  le lien d’accès à la conférence qu’elle souhaite. 

https://unipop-poissy.fr/inscriptions/

Si la personne souhaite par la suite adhérer à l’université, il lui faut remplir le bulletin d’adhésion qui se trouve sur le site à l’onglet Adhésions où les modalités sont expliquées. Mais on peut tester 1 ou 2 conférences sans adhérer.

https://unipop-poissy.fr/modalites-dadhesion/